Impacts des compressions gouvernementales – La qualité des services à la population se détériore, juge le SPGQ

Québec, le 26 novembre 2018 — Les compressions et les politiques d’austérité ont eu des impacts sur la qualité des services offerts à la population au cours des 10 dernières années. Les compressions d’effectif et le gel d’embauche ont contribué à réduire le volume des services offerts aux citoyennes et citoyens, ce qui a augmenté à la fois les délais dans le traitement des dossiers et l’insatisfaction des usagers.

C’est ce qui ressort de l’analyse d’une enquête menée auprès de plus de 2 500 membres professionnels du gouvernement du Québec. Cette dernière portait sur les impacts des compressions gouvernementales sur la qualité des services offerts et sur le travail des membres du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), réalisé entre le 28 novembre et le 18 décembre 2017.

De nombreux exemples d’impacts sur les services sont cités par le personnel professionnel du gouvernement du Québec. Notamment, la surcharge de travail provoquerait parfois la prolongation de la détention des personnes incarcérées, et ce, en raison du retard dans la réalisation des dossiers au sein des ministères et organismes associés à la sécurité publique. Aussi, les retards dans le traitement de certains dossiers au ministère de l’Environnement généreraient des pertes d’occasion d’affaires et des fermetures d’entreprises.

Les compressions ont eu un impact particulièrement important sur les ressources en informatique du gouvernement du Québec, de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) et de Revenu Québec.

Les services informatiques prennent de plus en plus de place au sein de l’État. Les répondantes et répondants pointent la faible rémunération des informaticiennes et des informaticiens du gouvernement du Québec en comparaison avec les autres secteurs d’emploi comme l’un des principaux impacts des compressions. En découlent des difficultés de recrutement, de rétention et de roulement du personnel, ce qui engendre des difficultés pour constituer une expertise interne et encourage le gouvernement à faire davantage appel à des consultants externes. Ce que le SPGQ dénonce depuis des années sur la place publique se confirme sur le terrain auprès de ses membres qui demeurent silencieux par crainte de représailles.

De leur côté, les professionnelles et professionnels de la CNESST notent principalement la surcharge de travail pour expliquer que certains dossiers sont souvent traités rapidement ou même bâclés, ce qui augmenterait les risques d’erreurs. Des gestionnaires de la CNESST seraient trop souvent intéressés par les résultats quantitatifs que qualitatifs. Des citoyens s’en trouveraient lésés puisqu’ils ne bénéficieraient pas de services ou d’indemnités auxquels ils ont droit ou, encore, se verraient dans l’obligation de contester la décision de l’organisation, ce qui entraînerait des délais additionnels. Encore ici, cette mise à mal des services auprès des travailleuses et des travailleurs blessés ou des victimes d’actes criminels, dénoncée par le SPGQ et même par la Protectrice du citoyen, se confirme malheureusement auprès de ses membres.

À Revenu Québec, plusieurs professionnelles et professionnels ont signalé que, à la suite des compressions, la charge de travail a augmenté et, par conséquent, la qualité dans le traitement des dossiers a diminué. Il en résulte que le gouvernement du Québec ne récupérerait pas tous les taxes et impôts, notamment ceux des grandes entreprises. Cela entraînerait une diminution des revenus du gouvernement et, par extension, des programmes et des services gouvernementaux offerts à la population.

Ces résultats plaident pour l’embauche rapide de professionnelles et professionnels afin d’assurer la qualité des services offerts à la population, de rebâtir une solide expertise interne et de contrer la sous-traitance. Le nouveau gouvernement, qui a promis de rapatrier l’expertise professionnelle du gouvernement du Québec et d’offrir aux Québécoises et aux Québécois un gouvernement à visage humain, devrait considérer sérieusement ces constats inquiétants, estime le SPGQ.

Le SPGQ est le plus grand syndicat de professionnelles et de professionnels du Québec. Il représente au total 25 500 spécialistes, dont environ 18 000 dans la fonction publique, 4 500 à l’Agence du revenu du Québec et 3 000 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.

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Source
Philippe Desjardins
Conseiller à l’information
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