Données informatiques gouvernementales confiées au secteur privé – Le gouvernement est dans les nuages, juge le SPGQ

Québec, le 5 février 2019 — Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) demande au président du Conseil du trésor, Christian Dubé, et au ministre responsable de la Transformation numérique, Éric Caire, de remettre en question leur intention de transférer, d’ici trois ans, au moins 80 % des informations numériques stockées dans tout l’appareil gouvernemental dans des serveurs gérés par des sous-traitants du secteur privé, comme IBM ou Amazon.

« Dans son discours d’ouverture de la première session de la 42e législature, le premier ministre du Québec, François Legault, déclarait qu’aucun État moderne ne peut réussir sans une fonction publique compétente, motivée et efficace. Le SPGQ se demande donc pourquoi le gouvernement veut confier le stockage des données publiques en sous-traitance. Pourquoi répéter les erreurs du passé, sans consulter ceux qui sont sur le terrain, nos membres analystes de l’informatique et des procédés administratifs ? », s’inquiète Richard Perron, président du SPGQ.

« C’est à n’y rien comprendre, car le SPGQ avait déjà suggéré à M. Martin Coiteux (ancien ministre responsable des dossiers informatiques) que le gouvernement du Québec se dote lui-même d’une infonuagique, car les professionnelles et professionnels de l’État auraient pu le livrer et l’entretenir à moindre coût. Par ailleurs et surtout, ce n’est pas de le donner au privé qui permet des économies, c’est avant tout de regrouper les centres de traitement informatique, comme l’a maintes fois réclamé le SPGQ. Depuis que le courrier électronique de certains ministères et organismes est dans le nuage, nos membres nous mentionnent de nombreux problèmes comme jamais auparavant », indique Richard Perron.

De l’avis du SPGQ, le Québec a tout ce qu’il faut pour réaliser un nuage gouvernemental enviable par les autres provinces et pays. Le froid du Québec peut réduire les coûts en climatisation, le coût de l’électricité est nettement moins cher au Québec et plusieurs centres de traitement informatique existent déjà. Toutes ces raisons placent le Québec dans un contexte enviable. Pourquoi confier les données des Québécoises et Québécois aux grandes entreprises, tandis que l’on peut avoir tous les avantages d’une sécurité de stockage gouvernemental? Et cela, sans les risques évidents du recours au privé, qui a maintes fois prouvé son incurie et son avidité dans un « bordel informatique » pourtant maintes fois dénoncé par ceux qui sont maintenant au pouvoir.

« Quand des incompétents font de la mauvaise planification, ça donne RENIR, ça donne SAGIR et ça donne le DSQ », déplorait le ministre Caire lorsqu’il était dans l’opposition. « Nous préférons être plus polis et continuer à inviter le gouvernement, peu importe la distribution des rôles, à corriger sagement le tir en appliquant les recommandations de la commission Charbonneau : il faut valoriser l’expertise interne du gouvernement pour mieux gérer les fonds publics et assurer l’intégrité du gouvernement, qui devrait n’avoir comme priorité que le seul intérêt public. Confier nos données personnelles à des multinationales va à l’encontre de ce principe! », conclut le président du SPGQ.

À propos du SPGQ

Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente quelque 26 000 spécialistes, dont environ 18 400 dans la fonction publique, 4 750 à l’Agence du revenu du Québec et 2 850 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.

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Source

Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec

Renseignements

Philippe Desjardins

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