Québec, le 7 juin 2019 — À la suite du dépôt du rapport sur la mise en œuvre de la Loi sur l’équité salariale, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) est déçu de l’absence de solutions concrètes, bien que le gouvernement reconnaisse enfin l’existence d’une discrimination systémique envers les femmes.
Le SPGQ s’attendait à mieux du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. Plus de 20 ans après son adoption, la loi a grand besoin d’être modernisée. Or, le rapport présente des pistes de réflexions intéressantes, mais aucune recommandation ou action claire. « Les femmes en ont assez d’attendre pour être traitées équitablement, lance Francine L’Espérance, 1ière vice-présidente du SPGQ. Même le gouvernement est incapable de donner l’exemple. Le rapport montre que le nombre d’organismes publics ayant effectué les exercices de maintien de l’équité est en baisse constante. »
Le syndicat reconnaît que la loi actuelle a permis de faire avancer les droits des femmes, mais estime qu’elle a maintenant atteint ses limites et qu’il reste encore du chemin à parcourir. « Une version 2.0 est nécessaire afin de régler les iniquités systémiques qui demeurent », indique Mme L’Espérance.
Entre l’adoption de la Loi sur l’équité salariale et aujourd’hui, la proportion de femmes parmi les classes d’emplois professionnels représentées par le SPGQ dans la fonction publique québécoise est passée de 45 % à 56 %. Pendant la même période, l’écart salarial entre le personnel professionnel du gouvernement québécois et celui des administrations municipales et fédéral n’a cessé de se creuser.
« C’est inacceptable que de telles situations perdurent en 2019, juge Mme L’Espérance. Nous devons imaginer de nouvelles solutions pour corriger les iniquités systémiques. La mise en place de comités permanents sur l’équité salariale pourrait être une piste de solution, par exemple. Le SPGQ est prêt à travailler de concert avec le gouvernement pour améliorer la loi et corriger les iniquités. »
Manque de transparence
Actuellement, le processus d’évaluation du maintien de l’équité salariale présente certaines carences qu’il faut corriger. Les salariées et salariés ont peu d’information pour comprendre son contenu, l’analyser et le questionner. Cela affecte leur participation au processus. Le seul moyen pour eux de se faire entendre est de déposer une plainte. Le processus est toutefois difficile et s’accompagne de délais importants. Le manque de ressources et le taux de roulement très élevé au sein de la CNESST contribuent à allonger encore davantage les délais.
« Souvent, l’employeur choisit de réaliser seul l’exercice d’évaluation du maintien de l’équité salariale, déplore Mme L’Espérance. Les travailleuses et travailleurs ignorent donc sur quoi repose sa décision. Il devient alors ardu de la contester de façon précise dans une plainte. »
Le gouvernement québécois manque d’ambition quant à une véritable équité pour les femmes. « Nous sommes en 2019, combien de temps devrons-nous encore attendre avant que nos droits soient respectés à leur juste valeur? », questionne Mme L’Espérance.
À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente quelque 27 000 spécialistes, dont environ 19 100 dans la fonction publique, 4 980 à l’Agence du revenu du Québec et 2 920 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
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Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
Renseignements
Nathalie Côté
Conseillère à l’information
418-780-5107 | nathalie.cote@spgq.qc.ca
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