Québec, le 4 août 2020 – Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) déplore que le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) ne fasse pratiquement plus d’inspection des lacs depuis cinq ans pour y constater la présence de cyanobactéries.
« Pour justifier sa quasi-absence de surveillance des lacs, le MELCC prétend qu’il se consacre maintenant davantage au contrôle des sources de pollution en phosphore et que les prochains mois seront consacrés au plan pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Si la disponibilité des ressources dans les laboratoires est réduite et ne permet pas l’inspection des lacs, comment ces ressources seront-elles plus disponibles pour effectuer des tests pour d’autres sources de pollution ? Ça n’a aucun sens ! », mentionne Line Lamarre, présidente du SPGQ, déplorant aussi que la surveillance de ces milieux sensibles soit essentiellement assurée par des organismes bénévoles.
Selon le SPGQ, cette quasi-absence d’inspections des lacs au Québec trahit surtout des lacunes en ce qui a trait aux orientations et aux priorités du MELCC. Le gel d’embauche décrété par le gouvernement le 1er avril en raison de la COVID-19, les départs à la retraite non remplacés, les contrats des employés occasionnels non renouvelés et les étudiants ne pouvant être recrutés pour prêter main-forte pendant l’été contribuent aussi aux graves déficiences observées en matière de surveillance et de protection des lacs, croit le SPGQ.
Talon d’Achille du gouvernement Legault, l’environnement ne semble toujours pas figurer au sommet de ses priorités. Le SPGQ en veut pour preuve le rapport de juin 2020 du commissaire au développement durable qui indiquait que le MELCC n’assure toujours pas la mise en Å“uvre d’une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), reconnue comme étant la façon durable de gérer ces ressources indispensables à la vie. Le rapport ajoutait que la gestion des connaissances est inefficace et inefficiente pour assurer la GIRE et ne permet pas de dresser un portait fiable de l’état de ces ressources pour soutenir la prise de décisions.
« Le gouvernement se comporte comme un joueur ayant tous les atouts en main, mais qui cherche à perdre volontairement, ce qui est absurde ! Il a pourtant deux fabuleux outils à sa disposition – le Fonds vert et le Fonds des générations – pour l’ajout de ressources pouvant se consacrer à la surveillance et à la préservation de nos lacs. Mais plutôt que d’utiliser ces outils puissants de développement durable, le gouvernement engendre leur inefficacité et leur inefficience, tout en manquant de transparence quant à leur utilisation. Et dire que 2020 devait être l’année de l’eau, selon le ministre de l’Environnement Benoit Charrette… », conclut la présidente du SPGQ.
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À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente près de 30 000 spécialistes, dont environ 21 000 dans la fonction publique, 5 400 à l’Agence du revenu du Québec et 3 600 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
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