Québec, le 25 novembre 2020 – Le 6 décembre 1989, 14 femmes étaient assassinées à l’École Polytechnique de Montréal en raison de ce qu’elles étaient : des femmes. Malheureusement, plus de 30 ans plus tard, la violence à l’endroit des femmes est encore d’actualité. Pensons par exemple à la vague de dénonciations #metoo où de nombreuses femmes sont sorties de l’ombre pour parler des violences sexuelles qu’elles ont subies.
Certains diront que certains hommes sont aussi victimes de violence. C’est vrai et c’est aussi condamnable. Par contre, force est d’admettre que les femmes sont touchées de manière disproportionnée. Elles subissent notamment davantage les formes les plus sévères de violence conjugale, selon les données de l’Institut national de la santé publique du Québec.
L’organisme constate également que la très grande majorité des meurtres conjugaux ont été commis par des hommes à l’endroit des femmes. « En 2014, il y a eu au Québec 11 victimes d’homicide conjugal (11 femmes) et 29 victimes de tentative de meurtre en contexte conjugal (24 femmes et 5 hommes) […] Au cours des 30 dernières années au Canada, le taux d’homicides conjugaux comprenant une victime féminine est demeuré environ de trois à quatre fois plus élevé que le taux d’homicide conjugal comprenant une victime masculine », écrit l’INSPQ.
Au Québec, en 2014, 18 746 personnes ont été victimes de crimes contre la personne commis dans un contexte conjugal. Au total, 14 716 victimes étaient des femmes et 4 030 des hommes, nous apprend encore l’INSPQ.
Reconnaître le problème est le premier pas vers la solution.
L’impact COVID
La violence est en diminution depuis plusieurs années au Québec, c’est encourageant. Par contre, plusieurs spécialistes s’inquiètent de l’impact de la pandémie et surtout des mesures de confinement. Plusieurs femmes se retrouvent isolées et coincées avec un agresseur. « En avril 2020, en Europe, les appels d’urgence de femmes victimes ou menacées par leur partenaire ont augmenté de 60 % par rapport à avril 2019, signale le Conseil du statut de la femme. Au Québec, l’organisme SOS Violence conjugale a également noté une hausse marquée des demandes d’aide, notamment par voie électronique. Une aggravation qui laisse présager le pire. »
Dans ce contexte, amis, gestionnaires et collègues doivent redoubler de vigilance et rester en contact par téléphone ou par d’autres moyens électroniques avec une personne dans une situation difficile. Il ne faut pas hésiter à appeler la police si quelqu’un est victime de violence. Si vous êtes vous-même victime, appelez le 911. Un appel, même muet, sera suivi d’une visite de la police. Vous pouvez également communiquer avec SOS violence conjugale ou le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
L’engagement de chacun d’entre vous peut contribuer à lutter contre la violence faite aux femmes. Pour en savoir plus et sensibiliser les gens de votre entourage, vous pouvez consulter le site 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes. Vous y trouverez beaucoup d’information ainsi que des activités et des manières de vous impliquer.
Ensemble, nous pouvons changer les choses!