Retour en milieu de travail : l’approche syndicale comme remède

Article publié dans le magazine L’Expertise – Décembre 2020

Par David Galarneau, conseiller en relations du travail

et Étienne Blanchette, conseiller à l’organisation du travail

 

Après des mois de confinement, le personnel de la fonction publique a commencé à réintégrer graduellement les différents lieux de travail. Comment s’assurer que tout se déroule de manière sécuritaire?

Le 7 mai 2020, le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) rendait public son Protocole de reprise graduelle des activités en milieu de travail dans le contexte de la COVID-19. Celui-ci établit les rôles et responsabilités des différents intervenants (employés, gestionnaires, directions des ressources humaines, etc.), la stratégie d’intervention ainsi qu’une liste de recommandations relatives à l’aménagement des milieux de travail. Des incertitudes demeurent, mais les principes syndicaux de solidarité et de défense des droits des travailleurs guident la marche à suivre.

 

Protéger les plus vulnérables

Le Protocole repose sur les recommandations de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Les « bonnes pratiques » pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs changent donc en fonction de la situation épidémiologique et des risques présents dans les différents milieux de travail.

En vous informant et en partageant des informations provenant de sources fiables, vous pouvez contribuer au retour sécuritaire sur les lieux de travail et à l’évolution des mesures mises en place. Les actions recommandées pour vous protéger de la COVID-19 visent aussi à protéger vos collègues. Respecter les règles d’hygiène, d’étiquette respiratoire et de distanciation, c’est être solidaire!

 

Être empathique

La pandémie et les changements occasionnés par le contrôle des risques sanitaires peuvent provoquer des problèmes à l’occasion du retour sur les lieux de travail. Certains peuvent vivre un sentiment d’isolement, des difficultés d’adaptation aux nouveaux outils technologiques, une augmentation de la charge de travail ou du stress. Restez sensibles aux préoccupations de vos collègues qui peuvent vivre des défis différents des vôtres et appuyez-les dans leurs revendications.

Si un collègue adopte un comportement à risque, il est utile de discuter des motivations derrière son comportement. Dans une attitude empathique à sa situation particulière, ce genre de discussion permet de limiter le potentiel de conflit. Cette façon d’intervenir permet aussi d’éviter l’instauration d’un climat de surveillance et de délation.

 

Intervenir collectivement, à distance ou non

Le Protocole prévoit que le gestionnaire doit « être à l’écoute des suggestions, des préoccupations et des propositions d’amélioration ». La porte est ouverte pour que les travailleurs interviennent afin que les mesures soient adaptées à la réalité de leur milieu de travail. Le fonctionnement des aires communes, des outils de travail partagés et les responsabilités relatives à la désinfection des espaces de travail sont des exemples de questions qui pourraient être approfondies par le dialogue.

Le Protocole prévoit aussi que l’employeur privilégie, « lorsque possible et dans un premier temps », le télétravail. De l’aveu même du SCT, le télétravail a démontré son efficacité et est là pour de bon. Dans le cadre de la reprise des activités sur les lieux de travail, il faut s’assurer que tous puissent prendre part aux discussions d’équipe, et ce, qu’ils soient sur place ou en télétravail. Les travailleurs doivent continuer de discuter collectivement et s’assurer que personne ne soit mis à l’écart.

 

Nous sommes là pour vous

Privilégiez les structures syndicales pour poursuivre les discussions et pour intervenir plus formellement auprès de l’employeur. Si une situation vous préoccupe ou que les discussions avec votre gestionnaire sont infructueuses, n’hésitez pas à communiquer avec la délégation syndicale ou, lorsque possible, avec vos représentants au comité de santé et de sécurité ou au comité sur les relations professionnelles et l’organisation du travail (RPOT).