Journée internationale des droits des femmes – La pauvreté et la justice climatique à l’honneur

Deux des cinq conférences prévues dans le cadre de la Journée des droits des femmes ont été présentées les 3 et 9 mars aux membres du SPGQ.

 

Pauvreté

En 2021, d’importantes inégalités socioéconomiques persistent entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes, a d’abord souligné Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, dans sa conférence du 3 mars dernier. Malheureusement, la crise sanitaire est venu aggraver les inégalités et il faut continuer de lutter pour les droits des femmes, constate-t-elle.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes relativement aux inégalités envers les femmes. En 2017, 56% des femmes gagnaient moins de 30 000$ par an. Chez les 65 ans et plus, cette proportion grimpe à 73,6% tandis qu’elle est de 60 % chez les femmes immigrantes. De plus, une femme monoparentale sur cinq vit avec moins de 30 000$ par an.

Selon Mme Larivière, plusieurs facteurs expliquent cette situation dont des emplois souvent à temps partiel et à bas salaire, l’iniquité salariale, les emplois dévalorisés par l’État (notamment en éducation et en santé et services sociaux) ainsi que le travail non rémunéré (proche aidance, soins, etc.). Elle propose certaines pistes de solution comme l’augmentation du salaire minimum à 15$ l’heure, la lutte au décrochage scolaire des filles et la mise en place d’un registre des baux.

 

Justice climatique

Le 9 mars, une conférence sur la justice climatique a également été présentée. Alejandra Zaga Mendez, détentrice d’une formation en économie écologique, en économie institutionnelle et en sciences agroenvironnementales, a expliqué que Les changements climatiques touchent particulièrement les femmes et encore plus les femmes racisées, et en situation de vulnérabilité.

Selon elle, les femmes sont affectées différemment et plus sévèrement que les hommes par les changements climatiques et ses impacts sur l’agriculture ainsi que la fréquence et la sévérité des catastrophes naturelles. Cela s’explique par les construits sociaux, les tâches qu’elles se voient attribuer, les discriminations dont elles souffrent et la pauvreté. Leurs conditions de vie se dégradent : leur espérance de vie diminue, la charge mentale augmente, la quantité de travail pour prendre soin de la famille grimpe, etc. Plusieurs études démontrent également que la violence envers les femmes augmente lors d’événements climatiques extrêmes.

L’éco féminisme et une analyse intersectionnelle permettent de développer une grille d’analyse sans brimer les droits des femmes (ex : droit à la reproduction) et lutter contre les changements climatiques.