Québec, le 1er avril 2021 — Les offres faites aux syndicats par la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, a toutes les allures d’un poisson d’avril, selon le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ). En effet, elle fait miroiter des sommes qui n’ont pratiquement aucune chance de se retrouver dans les poches des travailleuses et travailleurs.
Après un an de négociation, le gouvernement propose toujours un contrat de trois ans avec des augmentations de 1,75 % pour 2020-2021, 1,75 % pour 2021-2022 et 1,5 % pour 2022-2023. « Lorsque la ministre parlait d’une offre généreuse, était-elle en train de penser à l’augmentation accordée au président et aux vice-présidents d’Investissement Québec plutôt qu’au personnel professionnel de l’État? », questionne Line Lamarre, présidente du SPGQ. En fait, le gouvernement a réellement bonifié son offre au personnel professionnel d’à peine 600 $
Le gouvernement a offert une augmentation, pouvant atteindre un maximum de 1 % sur trois ans, liée à la hausse des prix à la consommation. Malheureusement, celle-ci a très peu de chance de se concrétiser. « Il faudrait que la situation économique du Québec pour 2021, malgré les variants et les restrictions et fermetures toujours en vigueur, revienne au niveau de 2019, soit avant la pandémie, explique Mme Lamarre. Cela nous paraît improbable. Or, si cette condition n’est pas remplie, les syndiqués devront dire adieu à une possible augmentation. Bref, cette proposition n’est que du vent. »
En effet, la première condition de la clause économique se lit comme suit : « si le produit intérieur brut (PIB réel) du Québec tel que mesuré par Statistique Canada pour l’année 2021 est égal ou supérieur à 98,70 % du PIB réel du Québec pour l’année 2019 ». Si, et seulement si cette condition était remplie, le personnel pourrait obtenir une augmentation d’un maximum d’un pour cent si l’inflation dépasse 5 %.
L’attraction et la rétention du personnel mises à mal
Quant à la prime pour les travailleuses et travailleurs dont le salaire est de moins de 50 000 $ par année, elle n’a pas été offerte au SPGQ même si le syndicat compte des membres qui pourraient en bénéficier. « Nous avons d’importants problèmes d’attraction et de rétention dans les services publics et le gouvernement se prive d’offrir des conditions plus intéressantes pour séduire la relève, déplore Mme Lamarre. Ce gouvernement manque de vision. »
Le gouvernement a aussi laissé tomber la prime aux conseillers pédagogiques et celle aux psychologues, alors que les difficultés de recrutement sont majeures et que plusieurs postes demeurent vacants, faute de candidats.
Les « cadeaux forfaitaires »
La ministre a également proposé des montants forfaitaires aux syndiqués, une offre que l’on qualifierait de pingre plutôt que généreuse. D’une part, un montant de 1000 $, pour l’année 2020 seulement, est offert uniquement aux personnes au dernier échelon. Plusieurs personnes en seront donc privées. D’autre part, une prime de 0,66 $ a aussi offerte pour chaque heure travaillée entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021. « Après impôt, cela représente environ 600 $ seulement dans les poches des membres, un montant non récurrent, précise Mme Lamarre. En plus, cette somme n’est pas admissible au régime de retraite. »
À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente près de 29 100 spécialistes, dont environ 20 900 dans la fonction publique, 5 200 à l’Agence du revenu du Québec et 3 000 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
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