Québec, le 21 mai 2021 — Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce la sous-traitance qui a mené à la fuite de données au guichet unique La Place 0-5. Plutôt que de gérer lui-même la liste, le ministère de la Famille a confié le contrat à une coopérative qui a fait appel à son tour à un fournisseur. Cette multiplication des sous-traitants coûte non seulement plus cher, mais force est de constater qu’elle est loin d’être plus sécuritaire que de faire appel à l’expertise interne.
« Nous dénonçons depuis longtemps la sous-traitance abusive, particulièrement en informatique, tonne Line Lamarre, présidente du SPGQ. C’est d’autant plus inacceptable lorsque les données personnelles des citoyens sont en jeu. Compte tenu des impacts majeurs que peut avoir un vol d’identité, ces informations hautement sensibles ne doivent en aucun cas être confiées à n’importe qui. L’expertise du personnel professionnel de l’État doit être mise à contribution afin d’offrir un service de qualité et sécuritaire, mais également pour assurer une responsabilité politique en cas de problème. »
Faire appel à l’expertise interne permettrait aussi de générer des économies, au ministère de la Famille comme dans les autres ministères. « Le Vérificateur général du Québec a démontré que le recours à la sous-traitance en ressources informationnelles coûte au moins deux fois le coût d’une ressource interne, signale Mme Lamarre. En confiant les travaux gouvernementaux réalisés à l’externe à du personnel à l’interne, ce qui nécessiterait l’embauche de 13 500 personnes à temps plein, le gouvernement pourrait potentiellement économiser jusqu’à 1,35 milliard $. »
Manque de places dans les services de garde
Cela étant dit, la gestion négligente des données personnelles du guichet unique La Place 0-5 ne doit pas occulter complètement un autre problème de taille : le manque criant de place dans les services de garde. En ce sens, le SPGQ appuie les revendications des parents en faveur de la création de nouvelles places. « Certains de nos membres, principalement des femmes, mais aussi de plus en plus d’hommes, doivent retarder leur retour au travail faute d’avoir accès à un service de garde, déplore Jessica Bourque, deuxième vice-présidente du SPGQ et responsable politique de la conciliation travail-vie personnelle. Le SPGQ estime que les services de garde sont non seulement un outil de conciliation travail-vie personnelle essentiel, mais également un outil pour tendre vers une plus grande égalité entre les hommes et les femmes. Actuellement, de jeunes parents sont pénalisés, car ils subissent une perte de revenu et un retard dans la progression de leur carrière. De plus, dans un contexte de relance économique et de pénurie de main-d’œuvre, le Québec n’est pas en mesure de se priver de leur expertise. »
À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente près de 29 100 spécialistes, dont environ 20 900 dans la fonction publique, 5 200 à l’Agence du revenu du Québec et 3 000 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
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