Le plus récent rapport du Protecteur du citoyen dénonçait avec raison le paiement d’heures supplémentaires non travaillées à certains employés en attente d’une prime d’expert. Trois gestionnaires ont été blâmés pour ces actes répréhensibles qui constituent un usage abusif des fonds ou des biens d’un organisme public, selon le Protecteur du citoyen. En effet, une telle entorse aux règles établies ne doit pas être tolérée.
Par contre, cette situation déplorable met en lumière un problème de plus en plus criant : celui de l’attraction et de la rétention de personnel dans la fonction publique et dans les secteurs parapublics. En pleine pénurie de main-d’œuvre, les salaires et les conditions de travail offerts par le gouvernement sont tout simplement insuffisants pour attirer la relève et pour convaincre le personnel de demeurer en poste.
Selon le plus récent rapport sur la rémunération de l’Institut de la statistique du Québec, le personnel professionnel de l’État gagne un salaire inférieur de 19 % à celui des professionnels des autres secteurs publics (gouvernement fédéral, universités, municipalités et entreprises publiques) et de 12 % à celui des professionnels du secteur privé. Pas étonnant que plusieurs soient tentés d’aller voir ailleurs!
Si la plus récente entente dans la fonction publique a permis de freiner l’appauvrissement du personnel de l’État, elle ne contient que peu de mesures pour s’attaquer efficacement aux problèmes d’attraction et de rétention. Ceux-ci entraînent à leur tour une surcharge de travail pour ceux qui restent, ce qui peut mener à d’autres départs ou à des congés de maladie. Et cela aggrave une fois de plus la surcharge de travail. Le gouvernement doit briser ce cercle vicieux avant qu’il ne soit trop tard.
Trop souvent, le gouvernement doit faire appel à des sous-traitants, faute de personnel. L’État se retrouve alors avec des travailleuses et travailleurs moins au fait des dossiers et qui coûtent beaucoup plus cher! Investir dans la main-d’œuvre plutôt que de se tourner vers la sous-traitance permettrait à l’État de faire des économies substantielles.
Bref, un sérieux coup de barre est nécessaire. Les problèmes d’attraction et de rétention entraînent une perte d’expertise inacceptable dont les services aux citoyens vont souffrir. Cette expertise est absolument essentielle pour bien remplir les différentes missions de l’État. Il est temps que le gouvernement cesse de percevoir son personnel comme une dépense, mais bien comme un investissement!
Line Lamarre
Présidente
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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