Québec, le 30 novembre 2021 — Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce l’appauvrissement grandissant dont sont victimes les travailleuses et travailleurs de l’État. Selon le rapport sur la rémunération des salariés publié aujourd’hui par l’Institut de la statistique du Québec, la rémunération globale des salariés de l’administration québécoise affiche un retard de 9,4 % par rapport à celle des aux autres salariés québécois et de 27,5 % par rapport celles des « autres publics », soit les administrations municipale et fédérale ainsi que les entreprises publiques. En ce qui a trait aux salaires uniquement, le retard avec les « autres publics » est passé de 19,6 % en 2012 à 24,5 % en 2021.
« La croyance répandue selon laquelle le personnel de l’État bénéficie de conditions de travail en or est bel et bien un mythe. C’est démontré depuis longtemps et ce nouveau rapport ne fait que le confirmer, constate Line Lamarre, présidente du SPGQ. Nous observons de plus en plus de problèmes d’attraction et de rétention de personnel et la pénurie de main-d’œuvre aggrave la situation. Quand le gouvernement se retrouve à payer une petite fortune à des sous-traitants parce qu’il a des difficultés de recrutement, c’est grave! C’est carrément de la mauvaise gestion. Il doit prendre les mesures qui s’imposent s’il veut que l’État poursuive sa mission adéquatement. »
Pour le personnel professionnel de l’État, l’écart avec les autres salariés québécois est de 14,6 % pour le salaire et de 6,5 % pour la rémunération globale. « Le gouvernement devra faire mieux s’il veut maintenir son expertise interne, insiste Mme Lamarre. Perdre son expertise, pour un gouvernement, ça signifie se retrouver à la merci de consultants hors de prix. »
La situation est d’autant plus préoccupante que l’inflation a grimpé de façon soutenue dans les derniers mois. « Le personnel de l’État que le gouvernement veut tellement ramener dans les bureaux pour stimuler la consommation voit son pouvoir d’achat fondre continuellement, déplore Mme Lamarre. Nos membres s’appauvrissent et ils sont de plus en plus nombreux à aller chercher de meilleures conditions ailleurs. La présente convention a tout juste permis de nous maintenir la tête hors de l’eau. Il faut faire mieux et plus pour reconnaître le travail du personnel professionnel de l’État. »
Ces écarts salariaux grandissants sont aussi l’illustration d’un problème plus profond : la discrimination systémique envers les femmes. En effet, les analyses du SPGQ ont démontré que les salaires pour un même travail sont moins élevés dans les milieux de travail majoritairement féminins comme la fonction publique. « Aussi, plus un corps d’emploi se féminise, moins les salaires augmentent rapidement, explique Mme Lamarre. Pour atteindre une véritable équité entre les hommes et les femmes, le gouvernement devra offrir de meilleurs salaires à son personnel qui est maintenant majoritairement féminin. » 
À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente près de 30 700 spécialistes, dont environ 22 200 dans la fonction publique, 5 300 à l’Agence du revenu du Québec et 3 200 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
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