Négociation à Revenu Québec – Vers une assemblée générale des membres pour voter un mandat de grève

Info-Négo | Revenu Québec – Volume 5 no 19 – 10 mai 2022

Bilan des rencontres des 29 avril et 4 mai

Les représentants de l’employeur qui s’étaient engagés à déposer une nouvelle proposition globale en avril ont créé une surprise en arrivant à la table sans dépôt. Ils avaient bien des propositions, mais ces dernières n’avaient pas été autorisées par leurs mandants. Ils ont expliqué qu’ils désiraient dorénavant que le SPGQ adhère à leurs propositions avant de demander l’aval de leurs mandants.

Faute de mandat de ses vis-à-vis à la table, votre comité de négociation a dû se résigner à poursuivre les discussions en mode exploratoire.

Néanmoins, pour la première fois, les représentants patronaux ont accepté de discuter de rémunération, mais sans fournir aucun document pour appuyer leurs prétentions. Les orientations préconisées par la partie patronale sont actuellement étudiées par votre comité de négociation.

Plus ça change, plus c’est pareil

Les augmentations salariales discutées par les représentants patronaux sont, à première vue, essentiellement les mêmes que celles offertes au secteur public.

Les mesures discutées par les représentants de Revenu Québec (RQ) à la table ne tiennent pas compte de la pénurie de main-d’œuvre qui s’aggrave, de l’inflation galopante. Ils ne semblent pas non plus considérer le fait qu’aucune organisation syndicale du secteur public n’a accepté ces faméliques augmentations de salaire depuis les hausses de l’inflation qui sévissent depuis 2021. Non seulement les représentants de l’employeur à la table désirent que le cadre financier du Secrétariat du Conseil du trésor soit maintenu, mais la presque totalité des demandes patronales au cahier de janvier demeure. La convention distillerait ainsi une odeur fétide propre à RQ avec de nouvelles attaques aux conditions des professionnels y travaillant.

Tout comme votre comité, vous serez probablement consterné par les propos du PDG d’Investissement Québec (IQ), Guy LeBlanc, qui a comparu hier en commission parlementaire à Québec. « S’il n’y avait pas de bonis chez Investissement Québec, en matière d’attraction et de rétention de talents, on aurait strictement les gens du milieu financier qui ne se sont pas trouvé de travail ».

Dit autrement, les offres actuelles de l’État n’attireraient que des employés médiocres, selon M.

LeBlanc. N’est-ce pas là un aveu flagrant comme quoi les salaires ne sont pas concurrentiels à RQ ? Aussi, est-ce à dire que les professionnels de RQ sont des personnes médiocres qui n’ont pas su se trouver un travail ailleurs ?

Des demandes patronales rétrogrades

Ainsi, l’employeur demande que, sur la simple décision d’un gestionnaire, un professionnel soit rétrogradé à des fonctions d’un technicien avec un salaire de technicien. Actuellement, le professionnel est protégé, car un arbitre de grief doit autoriser la rétrogradation avant qu’elle soit effective. Il est difficile de prévoir ce qui arrivera si nous permettons une telle modification à la convention.

La situation est sans précédent dans la mesure où aucun employeur du secteur public n’a pu obtenir un tel pouvoir. Il est néanmoins facile d’imaginer que la rétrogradation ou la menace de rétrogradation serait la nouvelle arme du gestionnaire qui voudra parvenir à ses fins. RQ compte suffisamment de situations de harcèlement psychologique. Est-il besoin de créer de nouveaux outils pour en ajouter?

L’agence désire toujours convertir des emplois réguliers en emplois de nuit, de soir, de fin de semaine, mais aussi en emplois à temps partiel. Actuellement, les tâches devant être effectuées en dehors des heures normales de travail sont payées en temps supplémentaire. Questionné sur les économies (baisse de revenus pour les personnes qui font habituellement du temps supplémentaire) que généreraient de telles mesures, l’employeur nie qu’il réaliserait des économies.

Deux poids, deux mesures

Vos représentants syndicaux ont plutôt demandé à leurs vis-à-vis patronaux de retenir que l’ensemble des conseillers de l’employeur viennent d’obtenir des augmentations dépassant 11 % sur 3 ans. Aussi, ils ont souligné que, selon les rapports annuels de RQ, la rémunération moyenne de ses cadres se situait à 139 137 $ en 2019-2020, tandis que celle des cadres de la fonction publique s’élevait à 97 665 $ pour la même période. Comment ne pas penser que les cadres de RQ financent leurs augmentations avec des montants qui devraient revenir à leurs employés? Vive l’autonomie que procure une agence, doivent-ils se dire!

Malheureusement, votre comité de négociation croit qu’en l’absence de moyens de pression plus lourds, RQ martèlera ses demandes à ses professionnels et les remerciera de s’appauvrir pour l’organisation.

Vers un mandat de grève

Réunie le 5 mai, la délégation de RQ a approuvé à l’unanimité la résolution qui recommande aux membres de voter POUR le mandat de grève à être déclenchée par le Conseil d’unité d’accréditation de RQ au moment jugé opportun. L’assemblée générale des membres devrait se tenir du 16 au 19 mai. Les convocations à ces assemblées seront émises sous peu.

Fonds d’écran

Pour signaler à l’employeur qu’une entente satisfaisante est primordiale, le temps est venu de lui communiquer certains messages. Le SPGQ vous demande d’installer dès maintenant l’un de ces fonds d’écran afin d’attirer l’attention de l’employeur sur vos revendications.

N’acceptons pas l’inacceptable : continuons de signer la pétition !

En signant la pétition, nous disons collectivement à l’employeur que le temps est venu de réduire significativement l’écart de rémunération globale entre le personnel professionnel de RQ et celui de l’ARC. Merci aux 4020 personnes qui ont signé la pétition. Si vous l’avez signée, invitez vos collègues à le faire dès maintenant.

Abonnez-vous, impliquez-vous, informez-vous !

Pour recevoir nos sondages, demeurer informés et appuyer activement l’amélioration des conditions de travail du personnel professionnel de Revenu Québec, abonnez-vous sans tarder aux publications numériques du SPGQ. Si vos collègues ne sont pas abonnés, encouragez-les fortement à le faire.

Pour plus d’informations sur les différentes étapes du premier renouvellement de votre convention collective ou pour vous impliquer, soyez toutes et tous les bienvenus à communiquer avec vos déléguées et délégués. Pour toute question, n’hésitez pas à joindre votre comité de négociation à negoarq@spgq.qc.ca.

 

Votre comité de négociation
Valérie Côté
Vincent Roy-Léonard
David Bernans

Conseiller à la négociation
Martin Pinault

Responsable politique de la négociation
Guillaume Bouvrette