Réussir dans la défense des droits – Défendre ses intérêts en contexte de pandémie

Compte rendu du Congrès 2022

Article publié dans le magazine L’Expertise – Juin 2022
Par Gilbert Paquette, conseiller de référence à la coordination du service des négociations


Des anges gardiens aux travailleuses et travailleurs essentiels et confinés, les défis et les enjeux rencontrés dans les milieux de travail ont été nombreux durant la pandémie. Comment leurs organisations syndicales ont-elles défendu leurs intérêts ?

Des statuts d’emploi malmenés

Le contexte de la pandémie a imposé une pression incroyable sur tous les secteurs de travail au Québec. Les services publics essentiels, dits de première ligne, ont été touchés spécifiquement en raison du contexte d’attrition des années précédentes, causant des situations parfois dramatiques, notamment dans le milieu de la santé.

Les travailleuses et travailleurs de l’alimentation et du commerce, quant à eux, sont soudainement passés d’un statut de non-reconnaissance sociale à un statut de travailleurs essentiels sans lesquels l’économie et la distribution alimentaires du Québec ne fonctionneraient pas. Au même moment, le personnel du milieu de la culture, qui jusqu’alors était désigné comme le moteur de l’identité québécoise et comme essentiel à sa vitalité, s’est vu confiné et limité dans ses possibilités de travail.

Pour parler de ces enjeux, le SPGQ a reçu Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes (UDA), Anouk Collet, conseillère principale au président national du syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle en santé du Québec (FIQ), et Line Lamarre, présidente de notre syndicat.

Une crise sanitaire qui a changé les réalités de tous

Dans cet atelier, les panélistes ont brossé le portrait du travail de leurs membres avant et durant la pandémie. Elles ont été unanimes : cette crise sanitaire a changé la réalité des travailleuses et travailleurs qu’elles représentent. Ainsi, les gens de la culture se sont retrouvés sans travail et sans revenu du jour au lendemain. Les travailleurs de la santé et de l’alimentation, bien qu’ils aient toujours été essentiels, sont devenus des personnes indispensables, des « anges gardiens » pour reprendre les mots du premier ministre Legault. Les professionnelles et professionnels de la fonction publique ont dû s’adapter au travail à distance afin de répondre aux besoins essentiels de la société québécoise, illustrant ainsi l’importance de la fonction publique.

Bien que le gouvernement reconnaisse le caractère essentiel de certains groupes de travailleuses et travailleurs, plusieurs organisations syndicales, telles que la FIQ et le SPGQ, ont constaté que cela n’était pas reconnu dans les négociations. Concrè­tement, les organisations syndicales avaient de la difficulté à faire valoir les intérêts de leurs membres dans les différentes tribunes avec le gouvernement.

Les organisations représentées par les panélistes ont également dû composer avec des membres qui vivaient des frustrations dans le contexte de cette crise. Les gens de la culture perdaient leur emploi. Ceux de la santé étaient à bout de souffle et on leur demandait d’en faire plus. Les travailleuses et travailleurs de l’alimentation devaient assurer la chaîne d’approvisionnement. Le personnel de l’État a dû s’adapter, souvent dans un contexte de surcharge de travail.

Constat : toutes les organisations estiment qu’il est essentiel de renouer avec la base. Si elles souhaitent faire avancer les conditions de travail de leurs membres, ces derniers doivent se mobiliser derrière leur organi­sation respective.

Propositions des congressistes

À la suite des présentations, les congressistes ont relevé trois enjeux que le SPGQ doit mettre de l’avant : l’encadrement du télétravail, l’autonomie professionnelle dans un mode de télétravail et la collaboration intersyndicale dans la défense des enjeux communs.

Ces enjeux se sont traduits par trois propositions :

1. Que le SPGQ documente l’évolution du télétravail et du mode de travail hybride chez ses membres, et qu’il milite pour l’introduction d’une protection accrue pour les personnes en télétravail dans le droit du travail, notamment par les moyens suivants :

  • Limiter l’arbitraire du droit de gestion en négociant les termes de travail en télétravail et reconnaître l’autonomie professionnelle ;
  • Adopter une politique flexible pour contribuer à l’attraction et à la rétention du personnel, tout en étant préoccupé par sa santé mentale et la conciliation travail-famille ;
  • Réallouer les ressources du mode de travail traditionnel vers le télétravail.

2. fdsfds Que le SPGQ s’engage à introduire et à défendre, dans les futures conventions collectives, des clauses concernant le télétravail, soit le choix à l’autonomie du télétravail ainsi que le droit à la déconnexion.

3. Que le SPGQ développe sa collaboration avec les autres syndicats dans les moyens de communication et de diffusion pour rétablir le rapport de force avec l’employeur par le biais d’une plateforme commune.

Ces trois propositions ont toutes été adoptées lors de l’assemblée plénière du samedi 9 avril. Le SPGQ prend donc acte de ces positions, et compte mettre de l’avant les stratégies et moyens pour concrétiser les mandats que les membres de la délégation lui ont confiés.

Vidéo de l’atelier

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