Culture – Table regroupée : la négociation frappe un mur

Info-Négo | BAnQ, CALQ, MNBAQ, MAC, MCQ – Volume 2 no 1 – 13 septembre 2022

La nomination d’un nouveau porte-parole pour la partie patronale à la table des négociations a mené à un changement de ton important dans les discussions. En effet, le sous-traitant auquel le Secrétariat du Conseil du Trésor a eu recours a balayé du revers de la main tout le travail effectué précédemment. Le respect envers vos demandes et vos représentants n’est plus au rendez-vous. 

La partie patronale a répondu au dépôt global de 25 pages fait en août par une maigre réponse d’une page et demie ne reconnaissant en rien les problèmes soulevés par le syndicat. Non seulement la partie patronale n’a pas bonifié son offre salariale, mais elle a carrément retiré son offre financière en disant vouloir y revenir plus tard. Le comité de négociation avait pourtant proposé une refonte des échelles salariales afin de corriger les disparités entre les mêmes postes dans les trois musées. L’employeur a pourtant tous les éléments en main pour faire des contre-propositions productives. 

Le syndicat perçoit de la part de la partie patronale du mépris vis-à-vis des femmes dans les discussions. À titre d’exemple, elle demeure muette au sujet de la discrimination salariale envers le personnel professionnel des institutions culturelles, des milieux majoritairement féminins. Votre comité de négociation a pourtant fourni à la partie patronale de nombreuses données en ce sens ainsi que des propositions créatives pour remédier à la situation. Pour l’heure, la partie patronale semble juger acceptable que votre salaire soit moindre que celui de collègues effectuant le même travail dans d’autres organisations parapubliques majoritairement masculines. 

La partie patronale refuse également de parler de violence conjugale, estimant inutile de protéger davantage les victimes. La demande du SPGQ, qui comporte notamment dix jours de congé payés pour les victimes, est pourtant loin d’être farfelue. Le gouvernement fédéral ainsi que plusieurs provinces et entreprises privées offrent déjà cette mesure, comme le montre une analyse du SPGQ

Quant au télétravail, un atout important pour la conciliation travail-vie personnelle, la partie patronale est bien loin d’offrir de véritables mesures négociées et enchâssées dans la convention collective. Elle consent, au mieux, à informer le syndicat des changements qu’elle pourrait décider d’apporter. Visiblement, elle n’a pas saisi les changements qui s’opèrent actuellement dans le monde du travail. 

Finalement, la partie patronale insiste sur les supposées différences entre les organisations pour écarter les demandes globales du syndicat. Elle cherche également à vous diviser en tentant d’imposer des sujets de nature locale dans les discussions. Évidemment, votre comité de négociation a refusé d’entrer dans son jeu et a indiqué à la partie patronale la bonne marche à suivre pour les sujets locaux. 

L’attente a assez duré 

Votre comité de négociation ne décolère pas à la suite de ce revirement de situation qui a toutes les allures d’un sabotage des négociations. Les conventions collectives sont échues depuis longtemps et vous avez fait preuve de patience. L’attente a assez duré. 

À partir d’aujourd’hui, tous les membres sont invités à utiliser l’une des images suivantes à titre de fonds d’écran pour leur ordinateur et comme arrière-plan dans les rencontres en visioconférence. C’est aussi le moment de porter les macarons que vos personnes déléguées vous remettront bientôt, si ce n’est pas déjà fait. La même campagne sera reprise sur les réseaux sociaux et votre comité de négociation vous invite à repartager les messages du SPGQ. D’autres actions de mobilisation seront aussi organisées bientôt. Restez à l’affût! 

Membres du comité de négociation de la table regroupée
Mark Lanctot 
Anne-Marie Bouchard 
Caroline Lantagne 

Personnes conseillères à la négociation 
Anouk Frenette-Tremblay 
Mathieu Mercier 

Responsable politique de la culture 
Lydia Martel, première vice-présidente