Loto-Québec – Quand le Québec perd

7 septembre 2022

La pénurie de main-d’œuvre cause des maux de tête à de nombreuses organisations et Loto-Québec ne fait pas exception. Au cours des derniers mois, la société d’État a perdu des dizaines de membres de son personnel professionnel, notamment au profit d’Hydro-Québec qui offre de meilleures conditions de travail. Quelle est la solution de Loto-Québec? Miser sur des entreprises étrangères pour effectuer le travail. 

Pourtant, consentir des millions à ces sous-traitants revient beaucoup plus cher que de réaliser les tâches à l’interne, d’autant plus que Loto-Québec est une pionnière internationale dans son domaine grâce à l’expertise de son personnel professionnel. Considérant qu’un consultant réclame de 140 $ à 165 $ l’heure en général, c’est au moins 25 millions $ que Loto-Québec paie en sous-traitance chaque année! Même en bonifiant les conditions de travail, Loto-Québec serait donc gagnante financièrement à réaliser ses projets à l’interne.  

En attendant, c’est tout le Québec qui perd puisque l’argent va dans les poches d’entreprises étrangères plutôt que dans les coffres de l’État pour fournir de meilleurs services à la population. L’an dernier, c’est plus de 1,3 milliard $ que Loto-Québec a versés au gouvernement du Québec. Ces sommes contribuent à offrir aux citoyens des soins de santé, des services d’éducation, des infrastructures de transport, etc. Miser sur l’expertise interne de Loto-Québec, c’est de s’assurer que la population pourra avoir accès à des services de base. La société d’État ne peut prendre le risque de la perdre et de priver le gouvernement de ces importants revenus. 

C’est aussi l’expertise de son personnel professionnel qui permet à Loto-Québec de lutter contre les sites de jeux illégaux en offrant à la population des produits de qualité et sécuritaires pour les usagers. Ce faisant, elle redirige vers l’État des sommes qui auraient abouti, notamment, dans les mains du crime organisé. 

La convention collective du personnel professionnel de Loto-Québec est arrivée à échéance en décembre 2021. Les négociations en cours sont une excellente occasion pour l’organisation de poser des gestes concrets afin de maintenir et de renforcer son expertise interne. Ce faisant, ce ne sont pas seulement les employées et employés qui gagneraient, mais l’ensemble de la société québécoise. Nous demandons donc au Secrétariat du Conseil du trésor de donner à la société d’État le mandat nécessaire pour négocier en ce sens. 

Lydia Martel
Première vice-présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec