12 jours d’action contre la violence faite aux femmes
Trop longtemps, la violence conjugale et familiale a été considérée comme un problème d’ordre privé. Pourtant, l’une des clés pour sortir de cet enfer est de briser l’isolement afin d’obtenir du soutien. La lutte contre la violence est donc l’affaire de toutes et tous, y compris des milieux de travail.
Les modifications apportées à la Loi sur la santé et la sécurité du travail ont récemment établi clairement la responsabilité de l’employeur dans la protection des victimes de violence conjugale. Cela permet la mise en place de mesures d’accommodement simples comme la possibilité de faire des appels personnels sur les heures de travail ou encore de modifier son horaire de travail, par exemple. C’est un pas dans la bonne direction, mais ces modifications à la loi manquent d’ambition.
Dix jours de congé payés
L’entrée des femmes sur le marché du travail a grandement contribué à leur émancipation financière. Cette autonomie financière, si précieuse au moment de fuir un milieu violent, doit absolument être préservée. C’est dans cet esprit que l’Intersyndicale des femmes réclame dix jours de congé payés pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs victimes de violence conjugale. Dix jours, c’est bien peu pour commencer à se reconstruire une vie, mais c’est une mesure utile. C’est un minimum pour faire quelques démarches afin de sortir du milieu violent sans perdre son revenu ou risquer de se voir imposer des mesures disciplinaires. Accorder ces quelques jours de répit est un geste profondément humain de compassion et d’entraide. Et surtout, cela contribuerait à sauver des vies.
Cette mesure est loin d’être farfelue. Elle a été mise en place par d’autres gouvernements, dont le gouvernement fédéral, et même des entreprises privées. En fait, le Québec est l’une des provinces les moins généreuses au pays à ce chapitre, se classant en queue de peloton juste devant l’Alberta.
La vague de féminicides que traverse notre société aurait dû engendrer une prise de conscience de la part du gouvernement. Il doit montrer l’exemple et adopter des mesures innovantes et ambitieuses pour lutter contre la violence conjugale. Nous sommes convaincues que ces dix jours en font partie. Si le projet a reçu l’appui des partis de l’opposition, le gouvernement a plutôt choisi de tourner le dos aux victimes. C’est totalement déplorable de la part d’un gouvernement qui prétend prendre la violence conjugale au sérieux. Les paroles doivent se traduire en gestes concrets, sinon ce ne sont que des mots.
L’Intersyndicale des femmes
Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Fédération Interprofessionnelle de la santé (FIQ)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)