Article publié dans le magazine L’Expertise – Décembre 2022
Par Nathalie Côté, conseillère en communication
Conseillère experte en entrepreneuriat, Michelle Nollet a consacré une bonne partie de sa carrière à contribuer au succès des femmes d’affaires québécoises. D’ailleurs, en octobre, cette professionnelle du ministère de l’Économie et de l’Innovation a reçu le prix Reconnaissance en engagement féministe présenté par Poudrier Bradet Avocats lors des États généraux des femmes du SPGQ.
Combattre les préjugés
Depuis 2010, Mme Nollet a contribué au développement d’un solide réseau en entrepreneuriat féminin, notamment à travers les organismes régionaux de soutien à l’entrepreneuriat féminin (ORSEF), devenus Femmessor Québec, puis, tout récemment, Évol.
« Les femmes étaient mal servies par les services traditionnels, a constaté Mme Nollet à son arrivée en poste. Elles avaient plus de difficulté à accéder au financement. Soit qu’on jugeait leurs projets plus risqués, soit qu’on leur imposait des conditions qu’on n’exigeait pas de la part des hommes. Il y avait un biais négatif quant à la capacité des femmes de réussir en affaires. Pourtant, elles avaient de beaux projets et elles méritaient d’être appuyées davantage. Heureusement, ça évolue. »
Mouvement en croissance
Au fil du temps, il y a eu différentes remises en question, mais les entrepreneures ont su être convaincantes. Ainsi, le projet a non seulement survécu, mais il a pris de l’ampleur avec les années. Quelque 3 600 entrepreneures ont bénéficié du service d’information de Femmessor et 3 281 de ses services-conseils pour l’année 2021-2022 seulement!
« Je n’aurais jamais réussi toute seule, signale Mme Nollet. Des milliers de femmes se sont impliquées dans toutes les étapes, que ce soit comme bénévoles, mentores ou expertes-conseils. Elles sont embarquées dans le mouvement et ont donné beaucoup de temps. »
À l’international
Mme Nollet a également contribué à faire rayonner l’expertise de Femmessor et de son ministère sur la scène canadienne, notamment par sa participation à la Conférence sur l’entrepreneuriat des femmes canadiennes en 2016, mais également sur la scène internationale. En effet, différents pays comme la République du Sénégal, la Colombie, l’Ukraine, la France et la Polynésie française (Tahiti) ont fait appel à leur expertise en matière d’implantation et de développement du soutien à l’entrepreneuriat féminin.
Repositionnement
Tout récemment, Mme Nollet a aussi participé au repositionnement de Femmessor. L’organisation continue d’appuyer
principalement des femmes, mais dessert également tous les groupes sous-représentés en entrepreneuriat, soit les personnes racisées, immigrantes, en situation de handicap ou encore les membres des Premières Nations, et des Inuits ou de la communauté LGBTQ2+. Le budget annuel d’Evol est passé de 3 M $ à 11 M $ afin de servir un plus grand nombre d’entrepreneurs et entrepreneures.
Par ailleurs, Mme Nollet a invité la conseillère en développement durable de son ministère dans la transformation des outils d’analyse financière de Femmessor. Le but était de favoriser l’intégration des 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations unies dans l’analyse et la détermination du risque et du taux d’intérêt d’un projet.
« C’est un défi d’embarquer les entreprises dans un mouvement de développement durable, note-t-elle. Par contre, nous avons sondé les entrepreneures à quelques reprises et il en ressort qu’elles désirent faire mieux et améliorer la société. Nous sommes partis sur cette base-là. »