Lettre à Madame Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor 

Lettre d’opinion

La récente proposition de votre part vis-à-vis des quelque 25 000 professionnels de la fonction publique, tous membres du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), nous a laissé sans voix. Non pas parce qu’elle était impressionnante, mais bien parce qu’elle était tout simplement ridicule. 

Votre offre de 10,3 % semble être une tentative maladroite de calmer les eaux agitées de la fonction publique. Cependant, il est difficile de croire que vous considérez sérieusement cette proposition comme une solution viable. Permettez-moi de vous rappeler que les professionnels du SPGQ jouent un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de notre société. Leur expertise et leur dévouement méritent une reconnaissance bien plus substantielle que ce que vous semblez prête à offrir, car sans eux, l’État s’effondre. 

Premièrement, examinons la réalité financière à laquelle font face ces professionnels de la fonction publique. Ils sont confrontés à des coûts de la vie en constante augmentation, tandis que votre offre de 10,3 % semble être déconnectée de la réalité économique actuelle. Les hausses de prix pour le logement, l’alimentation et le transport ne sont pas en pause, et vos 10,3 % ne font que gratter la surface des besoins réels de ces experts chevronnés. 

De plus, il est essentiel de souligner que ces professionnels de l’État ont des compétences spécialisées qui sont indispensables au bon fonctionnement de l’État. Ils méritent une rémunération qui reflète non seulement l’inflation, mais aussi la valeur ajoutée qu’ils apportent à la société. Votre offre de 10,3 % ne fait que dévaloriser leur contribution, faisant preuve d’un manque de respect flagrant envers ces spécialistes dévoués. 

Il est également troublant de constater que votre proposition semble être une tentative de détourner l’attention des véritables problèmes qui affligent la fonction publique. La surcharge de travail, les conditions de travail difficiles, le manque de reconnaissance et les difficultés d’attraction et de rétention sont des questions cruciales qui nécessitent une attention immédiate. Votre offre de 10,3 % ne fait que panser une plaie béante, sans s’attaquer aux problèmes profonds qui persistent. 

En outre, il est difficile de ne pas voir cette proposition comme une manœuvre politique calculée plutôt que comme une réelle tentative de résoudre les problèmes. En offrant un pourcentage qui semble généreux à première vue, vous espérez peut-être gagner des points politiques sans réellement engager des changements significatifs. Les professionnels du SPGQ ne se laisseront pas duper par des chiffres vides de sens. 

Madame LeBel, votre offre de 10,3 % est non seulement insultante, mais elle démontre également un manque de compréhension flagrant des besoins réels de ceux qui maintiennent à bout de bras notre fonction publique. Les professionnels du SPGQ méritent mieux que des chiffres jetés au hasard pour apaiser les tensions. Il est temps de reconnaître leur contribution inestimable et de proposer des solutions concrètes aux problèmes qui persistent depuis trop longtemps. 

Je vous exhorte à reconsidérer sérieusement votre position et à prendre des mesures significatives pour remédier à la situation précaire des professionnels de la fonction publique membres du SPGQ. 

 

Guillaume Bouvrette 
Président du SPGQ