Communiqué
Québec, le 23 avril 2025 — Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) juge que la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, rate une belle occasion de dépoussiérer le régime de négociation dans le secteur public à l’avantage de toutes les parties.
« Le gouvernement caquiste favorise ses intérêts et néglige des enjeux majeurs pour les syndicats. En prenant le contrôle des négociations, il limite grandement la possibilité d’en arriver à des solutions innovantes issues des milieux et adaptées à leur réalité. En plus, il annonce son intention de négocier sur la place publique en total mépris du rôle des syndicats d’informer leurs membres », dénonce Guillaume Bouvrette, président du SPGQ.
Aucune solution à plusieurs enjeux
De plus, le projet de loi n’apporte aucune réponse satisfaisante à plusieurs enjeux majeurs :
- Services essentiels : les employeurs font traîner leur négociation pour retarder l’acquisition du droit de grève. Cela prive les travailleuses et les travailleurs d’un moyen de pression légitime et ralentit le renouvellement des conventions collectives.
- Manque d’autonomie des employeurs des organismes gouvernementaux : déjà contraints de se soumettre à la tutelle du Conseil du trésor, les employeurs n’auront désormais plus aucune marge de manœuvre pour adapter les conditions de travail aux spécificités de leurs organisations et aux besoins de leur personnel.
- Maraudage : les délais imposés par l’employeur et la lourde structure de négociation favorisent le maraudage et donc, la division des travailleuses et des travailleurs.
- Médiation obligatoire : cette obligation limite les syndicats quant au choix du moment opportun pour déclencher une grève et aurait dû être retirée.
- Classification des emplois : autoriser la négociation collective à ce sujet permettrait de trouver des solutions acceptables pour les deux parties. La ministre a rejeté cette approche paritaire du revers de la main, malgré les nombreuses représentations faites à ce sujet dans les dernières années.
- Délai du dépôt patronal inchangé : en déposant ses propositions 60 jours après les demandes syndicales, l’employeur agit de manière défensive, envenime et retarde les négociations collectives.
« Nous espérons que le projet de loi 100 pourra être bonifié avant son adoption afin d’apporter des solutions satisfaisantes aux préoccupations syndicales et non seulement à celles du gouvernement. Nous participerons assurément aux consultations dans l’espoir d’en arriver à un projet de loi qui répond aux besoins de toutes les parties », souligne M. Bouvrette.
À propos du SPGQ
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente plus de 35 000 spécialistes, dont environ 26 000 dans la fonction publique, 6 000 à Revenu Québec et 3 000 répartis dans les secteurs de la santé, de l’enseignement supérieur et au sein de diverses sociétés d’État.