Femmes et diversité : quelques définitions

Voici quelques définitions de mots fréquemment utilisés dans les enjeux de condition féminine et de diversité.


Analyse différenciée selon les sexes (ADS)

L’analyse différenciée selon les sexes (ADS) est un processus d’analyse favorisant l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes. L’ADS discerne de façon préventive les effets distincts sur les femmes et les hommes que pourra avoir l’adoption d’un projet destiné aux citoyennes et aux citoyens, et ce, sur la base des réalités et des besoins différenciés des femmes et des hommes.

Source : Secrétariat à la condition féminine

ADS+

L’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) consiste à réfléchir, sur la base des besoins différenciés des deux groupes, aux effets distincts sur les femmes et les hommes que pourra avoir l’adoption de politiques. Mais elle vise, dans le même temps, à prendre en considération les impacts d’autres rapports sociaux de pouvoir ou systèmes d’oppression tels que le racisme, le sexisme, le « classicisme », etc. Ainsi, l’ADS+ met en lumière les formes d’oppressions distinctes vécues par différentes femmes dans des contextes spécifiques

Source : Trajetvi

Autonomisation

Processus par lequel une personne, ou un groupe social, acquiert la maîtrise des moyens qui lui permettent de se conscientiser, de renforcer son potentiel et de se transformer dans une perspective de développement, d’amélioration de ses conditions de vie et de son environnement.  

Source : Office québécois de la langue française

Biais ou préjugé inconscient

Une attitude, un stéréotype, une motivation ou une hypothèse de nature implicite qui peut se manifester à l’insu de la personne qui affiche ce préjugé ou indépendamment de son contrôle ou de son intention. Le biais ou préjugé inconscient est le fruit de l’expérience de vie des individus et nul n’en est à l’abri. Tout le monde a des biais implicites ou inconscients. À titre d’exemple, mentionnons les préjugés fondés sur le sexe, la culture, la « race » ou l’origine ethnique, le handicap, l’âge, la langue et les institutions d’attache. Au fil du temps, les décisions qui s’appuient sur des préjugés inconscients peuvent avoir un effet cumulatif qui finit par influer grandement sur la vie et l’égalité des chances des personnes concernées. Ces biais ou préjugés émanent de systèmes d’oppression qui influencent les comportements individuels, pouvant entraîner des actes discriminatoires.

Source : EDI UQAM

Capacitisme

 Forme d’oppression systémique influençant les représentations sociales dominantes, qui tend à juger les capacités physiques, sensorielles ou intellectuelles des personnes en situation de handicap comme inférieures, en se basant sur un jugement de ces aptitudes du fait de présenter un handicap.

Source : EDI UQAM

Charge mentale

Terme qui s’est récemment popularisé pour désigner la charge cognitive, invisible, que représente l’organisation de tout ce qui se situe dans la sphère domestique : tâches ménagères, rendez-vous, achats, soins aux enfants, etc. La charge mentale incombe, le plus souvent, en très large partie, aux femmes.

Source : Psychomédia

Conciliation famille-travail-études (CFTÉ)

La conciliation famille-travail-études (CFTE) se définit comme la recherche de l’équilibre entre les responsabilités et les exigences liées à la vie professionnelle ou scolaire, et parfois les deux, et la vie familiale. Celle-ci fait référence aux personnes avec lesquelles un lien de dépendance est créé, soit les membres de la famille, de la famille proche, de la famille élargie et les amis.

Source : ministère de la Famille

Discrimination

Traiter une personne différemment, la distinguer, l’exclure ou la préférer en raison de ses caractéristiques personnelles. L’âge, l’origine ou le sexe sont des exemples de caractéristiques personnelles.

  • Discrimination directe : La discrimination directe est effectuée de façon ouverte et avouée.
  • Discrimination indirecte : La discrimination indirecte est plus subtile. Il y a discrimination indirecte lorsqu’une règle, une norme, une politique ou une pratique qui paraît neutre s’applique également à toutes les personnes, mais qu’elle désavantage significativement une personne (ou un groupe) à cause de ses caractéristiques personnelles. Parfois la personne ou l’organisme qui applique ce genre de règle n’a pas l’intention de discriminer, mais il s’agit quand même de discrimination.
  • Discrimination systémique : La discrimination systémique découle d’une interaction entre des attitudes et des décisions teintées de préjugés et des modèles organisationnels ou des pratiques institutionnelles. Lorsque cette interaction nuit ou exclut les membres d’un groupe présentant des caractéristiques protégées par la Charte des droits et libertés, on parle de discrimination systémique. Même si elle n’est pas voulue, il s’agit quand même de discrimination.

Il y a 14 caractéristiques personnelles qui sont des motifs interdits de discrimination. 

  • Race : C’est une manière de classer les humains selon des critères physiques ou culturels, sans base scientifique.
  • Couleur : C’est la couleur de votre peau.
  • Sexe : C’est par exemple le fait d’être une femme ou un homme. Si vous êtes discriminé parce que vous êtes une personne trans, il s’agit du motif « identité ou expression de genre ».
  • Identité ou expression de genre : C’est le genre auquel on s’identifie ou la manière dont on exprime son genre, indépendamment du sexe assigné ou biologique. C’est par exemple le fait d’être une personne trans ou non binaire.
  • Grossesse : C’est le fait d’être enceinte et d’accoucher. Ce motif inclut aussi tout ce qui concerne la grossesse, comme les suivis de santé et le congé de maternité.
  • Orientation sexuelle : C’est l’attirance émotionnelle, affective ou sexuelle pour quelqu’un. C’est par exemple le fait d’être hétérosexuel, homosexuel ou bisexuel.
  • État civil : C’est votre état familial. Il comprend plusieurs situations, entre autres être célibataire, marié, divorcé ou en union de fait et avoir ou non des enfants.
  • Âge : La loi peut prévoir un âge minimum pour certains droits, sans qu’il s’agisse de discrimination. Par exemple, il faut avoir au moins 18 ans pour voter ou acheter de l’alcool.
  • Religion : Il peut s’agir de votre religion ou de vos croyances, ainsi que du fait de ne pas avoir de religion.

  • Convictions politiques : Ce sont les idées politiques auxquelles vous croyez fermement et auxquelles vous vous identifiez.
  • Langue : Il peut s’agir de votre langue maternelle ou d’une autre langue que vous parlez à la maison, au travail ou ailleurs. Il peut aussi s’agir de votre accent.
  • Origine ethnique ou nationale : Ce sont vos caractéristiques culturelles ou votre nationalité.
  • Condition sociale : Il peut s’agir, entre autres, de votre métier, de votre revenu (ex. être inscrit à un programme d’aide sociale), de votre niveau de scolarité ou d’être en situation d’itinérance.
  • Handicap : Le handicap inclut les limitations physiques, mentales ou psychologiques d’une personne. Il inclut aussi le moyen d’en diminuer les effets, par exemple : utiliser un fauteuil roulant ou avoir recours à un chien guide.

Source : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

Équité-diversité-inclusion (EDI)

L’équité est synonyme de justice, c’est-à-dire que les personnes, quelle que soit leur identité, sont traitées de manière juste. Cela veut dire qu’il faut veiller à ce que les mécanismes d’affectation des ressources et de prise de décision soient justes pour tous et qu’ils n’introduisent pas de discrimination en fonction de l’identité. Il faut adopter des mesures pour mettre fin à la discrimination et aux inégalités qui ont été signalées et documentées et pour garantir, dans la mesure du possible, l’égalité des chances.

La diversité se rapporte aux conditions, aux modes d’expression et aux expériences de différents groupes définis par l’âge, le niveau d’éducation, l’orientation sexuelle, la situation ou les responsabilités de parent, le statut d’immigration, le statut d’Autochtone, la religion, la situation de handicap, la langue, la « race », le lieu d’origine, l’origine ethnique, la culture, la situation socioéconomique et d’autres attributs. La diversité se rapporte également à l’identité de genre ou à l’expression de genre.

L’inclusion se rapporte à la création d’un environnement où tous les gens sont respectés de manière équitable et ont accès aux mêmes possibilités. À l’échelle de l’organisation, l’inclusion exige qu’on recense et supprime les obstacles (physiques ou procéduraux, visibles ou invisibles, intentionnels ou non intentionnels) qui nuisent à la participation et à la contribution des personnes. Elle exige également une affirmation des valeurs et des principes d’équité, de justice et de respect en se montrant ouvert à différentes opinions et perspectives, en acquérant une compréhension des autres cultures, expériences et communautés et en faisant un effort conscient pour être accueillant, serviable et respectueux de tous.

Source : EDI UQAM

Intersectionnalité

L’intersectionnalité consiste essentiellement à mettre en relation des catégories renvoyant à une identité (être femme; être Noire) dont il s’agit de faire une « cartographie » afin de montrer que le fait d’être à l’« intersection » de ces deux groupes apporte des effets discriminatoires plus grands que la somme de celles provenant du racisme et du sexisme.

Source : Crenshaw, 1989

Microagression

Les microagressions prennent souvent la forme d’interventions brèves et en apparence banales. Ces interventions, qu’elles soient ou non intentionnelles, constituent un affront ou une insulte envers une personne ou un groupe visé. La plupart des comportements désignés par le terme « microagressions » s’inscrivent dans un cadre plus large d’oppression, qui est en lien avec la « race », le genre [l’identité ou la modalité de genre], les capacités, le statut d’immigrante et d’immigrant, l’orientation sexuelle, la culture, la religion, et encore d’autres catégories identitaires. Les microagressions sont le résultat de jeux de pouvoir et de privilèges d’un groupe dominant sur un groupe « subordonné » ou non dominant.

Cette théorie définit trois types d’incidents :

  • La microattaque. La microattaque est la forme la plus ouverte de microagression. Elle constitue un comportement discriminatoire ou de la violence verbale.
  • La micro-insulte. La micro-insulte est un acte (verbal, non verbal ou environnemental) qui avilit l’identité de quelqu’un. Voici un exemple : dire « Vous parlez bien français! » à une personne avec des traits asiatiques alors que le français est sa langue maternelle et que sa famille est au Québec depuis deux générations. Autre exemple : vérifier son portefeuille ou empoigner son propre sac lorsque l’on croise un jeune noir ou un jeune d’origine latino-américaine. Ce type d’action se fonde sur un préjugé qui associe les jeunes de groupes racisés à la criminalité.
  • La micro-invalidation. La micro-invalidation est un acte qui exclut ou nie les expériences de personnes issues de groupes minoritaires. Exemple : demander constamment à une personne de couleur « Où êtes-vous née? ». Ce type de commentaire traduit que l’on ne conçoit pas que cette personne est québécoise ou qu’elle puisse s’identifier comme telle.

Source : EDI UQAM

Neurodiversité

Le concept de neurodiversité se réfère à la variabilité neurologique influençant plusieurs fonctions cognitives telles que la sociabilité, l’apprentissage, l’attention et l’humeur. La neurodiversité définit la variabilité neurologique (l’autisme, le TDA/H, la douance, la dyslexie, la dysphasie, la dyscalculie, le syndrome de Gilles de la Tourette, etc.) comme une différence plutôt que comme une maladie. 

Source : EDI UQAM

Plancher collant, plancher de verre, falaise de verre

Métaphores qui réfèrent à des concepts qui illustrent les enjeux auxquels sont confrontées les femmes dans la sphère professionnelle et qui les empêchent de réaliser pleinement leurs ambitions.

  • Plancher collant : Réfère au fait que de nombreuses femmes sont confrontées à l’impossibilité de cheminer dans leurs carrières. En effet, les études démontrent qu’un plus grand ratio de femmes restent « collées » dans des rôles d’entrée au sein de leur organisation, sans avoir d’aussi grandes possibilités d’avancement que leurs homologues masculins, et ce, malgré la qualité de leurs CV.  
  • Plafond de verre : Ce concept réfère au fait que dans de trop nombreuses structures hiérarchiques, les niveaux supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories de personnes, incluant très souvent les femmes. Le plafond de verre reste un défi dans de nombreux milieux comme celui des affaires, des technologies, de la politique et même du cinéma.
  • La falaise de verre : Décrit le phénomène lors duquel, on voit plus souvent les femmes obtenir des postes stratégiques de leaders lorsque le « bateau coule ». Comme la compétition est moins vive pour prendre la direction d’un navire qui coule, les femmes obtiennent de meilleures chances. Or, la marge d’erreur étant bien plus grande pour celles qui doivent relever une organisation en péril, le risque d’entacher leur crédibilité est également plus grand.

Source : L’Effet A

Programme d’accès à l’égalité (PAÉ)

Un programme d’accès à l’égalité vise à contrer la discrimination systémique et corriger les inégalités en augmentant la représentation des personnes discriminées ou marginalisées, soit les femmes, les minorités ethniques, les minorités visibles, les personnes autochtones et les personnes handicapées.

Source : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse