Au service de la terre… et de l’aventure !

Le SPGQ souhaite mettre de l’avant le travail de ses membres qui travaillent dans l’ombre. Dans cette entrevue, découvrez le travail de Mélanie Beaudette, géologue stagiaire au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles.

 

  1. Expliquez-nous brièvement la nature de votre travail.

Les principales tâches d’un géologue cartographe au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) se divisent en deux parties. La première consiste à amasser des données géoscientifiques lors de campagnes sur le terrain se déroulant l’été. Cette période est la plus adaptée à ce type de travaux, puisqu’il n’y a pas de neige. Des géologues et des étudiants sont embauchés pour l’été afin de déployer une dizaine d’équipes aux quatre coins du Québec. Comme il s’agit de milieux isolés, les habitations sont adaptées aux disponibilités du milieu : maison louée, pourvoiries ou même camps en tente. Les déplacements se font par camion, VTT, bateau, hélicoptère et à pied, selon la nature du terrain. Les données amassées pendant l’été serviront pour le reste de l’année à dresser la carte géologique et à la rédaction du rapport, ce qui constitue la deuxième partie du travail. Plusieurs méthodes sont disponibles afin de tirer le maximum d’informations des données scientifiques, par exemple, la géochimie, la géochronologie, les lames minces, etc.

  1. Quelles sont les principales compétences et expertises que nécessite votre travail ?

L’analogie que je préfère pour bien illustrer le travail des géologues, c’est de comparer leur expertise avec celle des médecins. Disons que les géologues sont les médecins de la terre. Cependant, les roches ne parlent pas et leur formation (du moins au Québec) remonte à plusieurs millions d’années ! Les géologues cartographes au MERN sont comme des médecins généralistes. Ils doivent maîtriser plusieurs sujets, étant donné que le rapport final traite de plusieurs thématiques. Toutefois, chacun d’entre nous possède une expertise dans un domaine, c’est pourquoi, ensemble, nous formons une bonne équipe diversifiée.

  1. Quels sont les principaux défis auxquels vous faites face dans le cadre de votre travail ?

Le travail de géologue cartographe nécessite un intérêt pour le travail d’équipe et des habiletés de gestion, surtout pendant la campagne de terrain, puisqu’il doit veiller au bien-être de l’équipe et à la qualité des données amassées. Il doit aussi faire preuve de curiosité, de minutie et de rigueur scientifique.

  1. Observez-vous une tendance à la hausse ou à la baisse de vos interventions professionnelles ? À quoi est-ce attribuable selon vous ?

Nos travaux ont deux principaux objectifs, augmenter la connaissance géoscientifique de notre territoire et valoriser son potentiel économique. Les universités et les entreprises utilisent donc nos travaux et nos données, ce qui permet de développer des projets de recherche et des projets d’exploration et, éventuellement, d’exploitation. Cette connaissance est intéressante pour les entreprises qui désirent investir au Québec. D’ailleurs, il existe un indice d’attractivité des investissements qui tient compte des politiques gouvernementales, mais aussi du degré de connaissance géoscientifique. Pour l’année 2018, le Fraser Institute[1] a classé le Québec au quatrième rang parmi 83 juridictions[2].

  1. Quels conseils donneriez-vous à un finissant qui souhaiterait devenir géologue pour le gouvernement ? 

La meilleure façon serait d’effectuer un stage étudiant pendant les campagnes de terrain, ce qui permet au finissant :

  • de déterminer si ce type d’emploi lui plaît;
  • de mieux comprendre les objectifs des travaux;
  • d’acquérir une formation et une expérience qui seront prises en considération lors de l’embauche.

Il y a plusieurs avantages à travailler au gouvernement comme géologue, comme la stabilité d’emploi, la formation continue, les horaires variables et les avantages sociaux. Cependant, il faut prendre en considération que cet emploi implique des travaux de terrain pendant l’été et donc, de travailler loin de la maison pendant cette période. Avoir le goût de l’aventure et être prêt à sortir de sa zone de confort sont donc des qualités essentielles !

 

[1] Le Fraser Institute est un organisme canadien dont la principale mission est de mesurer, d’étudier et de communiquer l’impact des marchés compétitifs et de l’intervention étatique sur le bien-être des individus.

[2] https://www.fraserinstitute.org/studies/annual-survey-of-mining-companies-2018