Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail – Plusieurs dangers toujours présents

Québec, le 28 avril 2020. Célébrée le 28 avril, la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail nous rappelle depuis bientôt 25 ans l’importance de promouvoir une culture de sécurité et de santé au travail. Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) souhaite faire écho à cette journée qui offre peu de matière à réjouissance lorsque l’on y regarde de près.

Le Bureau international du travail (BIT) dresse un bilan saisissant des risques du travail dans un rapport publié en avril 2019. Chaque année, près de 2,8 millions de travailleurs perdent la vie du fait d’accidents du travail et de maladies professionnelles. De ces décès, 2,4 millions sont imputables aux seules maladies professionnelles.

Ça ne s’arrête pas là! Chaque année, environ 375 millions de personnes sont victimes d’une lésion professionnelle non mortelle. Les journées de travail perdues en raison de celles-ci représenteraient près de 4 % du produit intérieur brut (PIB) mondial. En 2018, le Fonds monétaire international l’estimait à 84 740 milliards $ US.

Selon le Plan d’action mondial pour la santé des travailleurs 2008-2017 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la santé des travailleurs est une condition indispensable à la productivité et au développement économique. À ce chapitre, le SPGQ observe que le Québec fait bien piètre figure. Depuis près de 15 ans, diverses compressions et politiques d’austérité ont nui à la santé des travailleurs de l’administration québécoise.

En 2018, le SPGQ a documenté les impacts des compressions gouvernementales sur le travail de ses membres et sur la qualité des services offerts. À partir d’un sondage mené auprès d’environ 3 600 membres, le syndicat a observé qu’une majorité de répondants ont été constamment ou fréquemment stressés ou en surcharge de travail au cours des 12 derniers mois. Une majorité de personnes ont également mentionné vivre constamment ou fréquemment un stress élevé au travail.

Il ressort aussi de cette étude que plus d’une personne sur 10 considère avoir été victime de harcèlement psychologique au travail au cours des 12 derniers mois. Durant cette même période, près de 9 % des personnes ont été en arrêt de travail en raison de leur insatisfaction au travail. La moyenne du nombre de jours de congés de maladie pris par les personnes touchées a été de 55,6 jours ouvrables.

Toujours selon cette enquête, plus d’un répondant sur deux juge que les compressions ont diminué leur motivation au travail au cours des 10 dernières années. Une majorité de répondants estime aussi que les compressions ont eu un impact négatif sur la qualité des services offerts. Ainsi, plus de la moitié des répondants considère qu’au cours des 10 dernières années, les délais dans la réalisation ou le traitement des dossiers ont augmenté. Parmi ceux-ci, près de 60 % mentionnent que les délais ont énormément ou beaucoup augmenté.

En 2018 au Québec, 16,3 millions de jours ont été indemnisés pour des lésions professionnelles, malgré toutes les difficultés à faire reconnaître celles liées à l’anxiété, au stress et à l’épuisement professionnel. L’importance de promouvoir une culture de sécurité et santé au travail doit donc devenir l’affaire de tous : travailleurs, employeurs, syndicats et gouvernements.

Près d’un an avant l’éclosion de la pandémie de COVID-19, le rapport du BIT estimait d’ailleurs que : « De nouveaux risques pourraient apparaître et d’autres pourraient gagner du terrain. Le stress et les risques psychosociaux au travail, ainsi que l’apparition de maladies non transmissibles résultant des évolutions du mode de vie et des stratégies d’adaptation, pourraient être particulièrement préoccupants ».

Il y a urgence d’agir!

 

 

Line Lamarre
Présidente