Même fonction, même salaire : ça devrait être évident, et pourtant…

7 mars 2021

Québec, 7 mars 2021 – Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, il est important de rappeler qu’il y a encore plusieurs batailles à mener dans la quête vers l’égalité des sexes. Parmi celles-ci, on retrouve la lutte contre discrimination salariale systémique envers les femmes, un enjeu central dans les négociations en cours.

Deux personnes dont les fonctions et l’expérience sont semblables devraient gagner le même salaire. Cela semble une évidence et pourtant, ce n’est pas le cas. On observe de la discrimination au sein même de l’État québécois! Une analyse du SPGQ a démontré que pour plusieurs catégories d’emploi de professionnels, les organisations majoritairement masculines, comme Hydro-Québec par exemple, sont plus nombreuses à offrir des salaires élevés que les organisations majoritairement féminines comme les musées nationaux et la fonction publique.

L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) a fait un constat semblable. Selon lui, le pouvoir d’achat des employés de l’administration québécoise accuse un recul d’environ 1,2 % depuis l’an 2000. Au cours de la même période, le pouvoir d’achat des salariés des autres secteurs, lui, a grimpé de 11 % en moyenne. Pourquoi? En raison d’une discrimination systémique à l’endroit des femmes. En effet, la proportion de femmes (72 %) au sein de l’administration québécoise y est grandement supérieure à celle des autres secteurs (entreprises publiques, universités, municipalités et entreprises de 200 employés et plus).

Malheureusement, la Loi sur l’équité salariale est impuissante à corriger cette situation à l’heure actuelle. Les différentes organisations ne peuvent être comparées, même si elles relèvent toutes du Secrétariat du Conseil du trésor. Un véritable non-sens! Résultats : des milliers de femmes et d’hommes employés dans des milieux majoritairement féminins sont victimes d’une injustice salariale depuis des années.

Depuis des années, nos milieux de travail majoritairement féminins ont fait les frais des politiques d’austérité successives. Les baisses d’impôt et autres cadeaux à l’électorat se sont trop souvent faits aux dépens des femmes et des hommes à qui on demande pourtant de mener à bien les différentes missions de l’État. La pandémie actuelle ne doit en aucun cas servir de prétexte pour faire encore perdurer cette injustice.

Le gouvernement devrait être un chef de file en matière d’égalité et d’équité. Les présentes négociations constituent une opportunité en or de faire preuve de leadership et d’un réel engagement dans l’égalité entre les hommes et les femmes. Le SPGQ, de son côté, est prêt à livrer bataille s’il le faut!

Line Lamarre

Présidente du SPGQ