Traductrices et traducteurs de l’État – Pendant que la sous-traitance galope, les effectifs piaffent

Québec, 2 février 2021 – Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) s’inquiète de la forte baisse du nombre de traductrices et traducteurs de l’État alors que la sous-traitance gouvernementale en traduction, elle, enregistre une hausse vertigineuse.

« Tandis que les effectifs professionnels du gouvernement en traduction ont fondu de 20 % depuis 10 ans, la sous-traitance gouvernementale en traduction a connu, de 2010 à 2020, une croissance disproportionnée de 40 %, selon des données recueillies dans le système électronique d’appel d’offres du gouvernement. Cela démontre deux choses : le gouvernement favorise de plus en plus la sous-traitance et il en fait de moins en moins pour accroître sa capacité de traitement à l’interne, laquelle s’avère nettement insuffisante au regard de besoins sans cesse croissants » expose Line Lamarre, présidente du SPGQ.

Le SPGQ observe aussi que dans certains ministères et organismes publics le rôle du personnel professionnel en traduction tend à s’orienter davantage vers la supervision de travaux réalisés par des sous-traitants. Cette pratique occasionne des coûts excessifs et la qualité des traductions réalisées au privé laisse souvent à désirer, certains travaux devant même être entièrement refaits par les traducteurs de l’État qui bénéficient de connaissances spécifiques à leurs domaines de pratique et à leurs organisations. D’autres ministères et organismes publics n’ont aucune ressource interne pour corriger et superviser la traduction faite en sous-traitance.

« Cette situation est aberrante, car la seule équipe (Publications du Québec) dont le mandat était d’offrir des services à l’ensemble des ministères et organismes publics du Québec a été anéantie. Le gouvernement a préféré attribuer des contrats en sous-traitance plutôt que de former une relève qui aurait l’expertise requise. Les gains en efficacité et la recherche d’économies promis pointent donc au rayon de l’absentéisme » déplore Mme Lamarre.

L’incohérence et la fantasmagorie du gouvernement ne s’arrêtent pas en si bon chemin, selon le SPGQ, car les traductrices et traducteurs de l’État sont en outre discriminés sur le plan salarial en raison de la féminisation des ministères et organismes pour lesquels elles et ils travaillent. Pourtant, à l’ouest de la rivière des Outaouais, leurs consœurs et confrères du gouvernement fédéral empochent parfois jusqu’à 40 000 $ de plus par an, malgré un travail identique.

« Ce gouvernement affairiste semble ignorer que ses propres traductrices et traducteurs effectuent un travail essentiel et hautement spécialisé. Cette dérive malsaine met à jour le désir de payer plus pour un travail de moindre qualité fait à l’externe, tout en ridiculisant au passage le savoir-faire, le dévouement et l’impartialité de nos membres. Le SPGQ veillera comme jamais en 2021 à dénoncer rigoureusement tous les actes et accrocs à l’éthique de ce gouvernement qui se soucie si peu du bien public et de son personnel » conclut la présidente du SPGQ.

À propos du SPGQ

Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente près de 29 000 spécialistes, dont environ 20 650 dans la fonction publique, 5 400 à l’Agence du revenu du Québec et 2 950 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.

 

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Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
 
Renseignements
Philippe Desjardins
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