Condition féminine – La pandémie ne viendra pas à bout de la solidarité

En 2020, la pandémie de la COVID-19 a occupé tout l’espace – et ce n’est pas fini. Toutefois, il est important de mettre en lumière l’impact de cette crise sanitaire sur les femmes, que ce soit sur le mouvement féministe ou sur les activités de la vie syndicale.

Au SPGQ, le dossier des femmes se joue sur deux fronts : offrir des services et défendre les membres, puis être allié et partie prenante du mouvement. Les deux se nourrissent mutuellement.

 

AU-DELÀ DES ARCS-EN-CIEL

La crise sanitaire a révélé à quel point les avancées en matière de droits des femmes sont fragiles et précaires. En effet, la pan­démie est venue exacerber les discriminations que vivent les femmes, plus fortement les femmes marginalisées et racisées.

Les femmes occupent majoritairement les emplois jugés essentiels (santé, services sociaux, éducation, services). Elles sont donc plus exposées au virus. Paradoxalement, elles ont été plus fortement touchées par des baisses de revenus et le chômage, notamment parce qu’elles sont aussi nombreuses à travailler dans des secteurs touchés par des fermetures, dont la restauration et la culture.

De plus, bon nombre d’entre elles ont dû quitter leur emploi pour répondre aux besoins de leurs proches. D’autres ont vu leurs conditions de travail et de vie se détériorer, car elles ont dû composer difficilement avec la conciliation travail-vie person­nelle. L’accessibilité aux services d’aide et d’hébergement a aussi été réduite pour les femmes confinées et vivant de la violence conjugale, alors que les besoins augmentaient.

 

ISOLÉES, MAIS ENSEMBLE

Même isolées, les femmes de tous les milieux ont saisi ce moment pour mettre de l’avant des revendications historiques depuis trop longtemps ignorées par les décideurs afin de contrer les inégalités structurelles et systémiques causées par le patriarcat, le racisme, le capitalisme, etc.

On l’observe notamment à travers la campagne annuelle des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes ou encore celle du Collectif 8 mars et son puissant slogan « Écoutons les femmes ! ». Certes, en 2020, le quotidien des femmes est devenu plus sombre. Or, tout n’est pas négatif. Des mouvements de solidarité se sont créés dans le but de transformer la société.

 

PARTENARIATS

Ainsi, au cours de l’année dernière, le SPGQ a maintenu et même créé des partenariats avec différents groupes afin de porter des revendications féministes prioritaires pour le Syndicat. Pour ce faire, il a collaboré avec différentes actrices dans la lutte contre les violences faites aux femmes, notamment dans le cadre de la rencontre automnale du Réseau des femmes et dans la diffusion des ressources en violence conjugale.

De plus, le SPGQ a travaillé avec la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF), le Conseil d’interven­tion pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), la Coalition sur la santé et sécurité au travail ainsi que l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS). Un manifeste sur le travail invisible a été rédigé avec cette dernière.

 

QUE RÉSERVE 2021 ?

En 2021, les responsables du dossier des femmes au SPGQ continue­ront d’accroître la mobilisation et le sentiment d’appartenance des femmes envers leur organisation syndicale. En plus des rencontres de comités et de réseaux, les conférences mensuelles Regards féministes, inspirées des intérêts des répondantes du Réseau des femmes, ont été organisées. Le Syndicat prépare également ses États généraux des femmes, attendus à l’automne 2022.

 

INCLUSION ET DIVERSITÉ

Malgré l’incertitude persistante, le SPGQ maintiendra ses solida­rités et souhaite également les élargir afin de répondre à l’une de ses priorités annuelles : l’inclusion et la diversité.

En lien avec ses priorités, et afin de répondre à la résolution du conseil syndical des 23 et 24 janvier 2020, le SPGQ poursuivra son travail afin de favoriser l’intégration des membres des com­munautés autochtones au sein de l’appareil gouvernemental et de ses propres comités. Cette démarche a déjà été entamée avec une conférence offerte par Femmes autochtones du Québec (FAQ) et l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). Le programme d’accès à l’égalité en emploi (PAE) sera également mis à jour.

 

DOSSIERS EN COURS

Parmi les dossiers en cours, il y a bien évidemment les négocia­tions. Le SPGQ souhaite conventionner l’obligation explicite pour l’employeur en matière de prévention de violence conju­gale au travail ou à proximité et accorder 10 jours de congé payé en cas de violence conjugale. Cette mesure permettrait une meilleure protection des victimes.

Également, avec la réorganisation du travail imposée par la pandémie de COVID-19, la conciliation famille-travail-vie personnelle sera également au coeur des préoccupations de l’organisation. Plus que jamais, le SPGQ souhaite donner de l’oxygène à ses membres.

Finalement, un regard attentif sera porté sur les différents pro­jets de loi pour s’assurer qu’ils ne portent pas préjudice aux femmes et aux membres, comme le SPGQ l’a fait avec le projet de loi no 59 réformant la Loi sur la santé et la sécurité au travail. Dans l’intérêt fondamental des membres, ce dossier a été travaillé localement et avec des coalitions.

 

UNE NÉCESSITÉ D’AGIR

Bref, la pandémie est loin d’avoir ralenti les responsables du dos­sier des femmes du SPGQ ! Néanmoins, la crise sanitaire a mis en évidence la nécessité d’agir pour une égalité durable. Les femmes veulent des mesures concrètes pour combattre les iné­galités dès maintenant. L’année 2021 sera assurément riche en activités, en espoirs et en revendications afin de faire progresser les droits des femmes et la société.

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise poli­tique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »

– Simone de Beauvoir