Lettre ouverte – Le cadeau empoisonné du gouvernement caquiste

Québec, le 10 janvier  2025 — Le 23 décembre, alors que les Québécoises et les Québécois avaient l’esprit à la fête, le ministre du Travail Jean Boulet en a profité pour glisser un cadeau empoisonné sous le sapin du personnel syndiqué : une offensive contre le droit de grève.

En effet, il dit analyser la possibilité de changer le Code du travail pour s’accorder de nouveaux pouvoirs en cas de grève. Une telle mesure constituerait une attaque frontale contre un droit des travailleurs et des travailleuses reconnu par la Charte des droits et libertés. C’est ignoble de chercher à les museler!

Cette annonce faite moins de trois semaines après que la présidente du Secrétariat du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ait publiquement affirmé que le gouvernement n’avait pas l’intention de restreindre le droit de grève du personnel de l’État. Alors, qui dit vrai? Après Top Gun, le gouvernement va-t-il présenter sa version de Bon Cop, Bad Cop avec à l’affiche les ministres Lebel et Boulet?

Les syndicats ont fait preuve d’ouverture quand Sonia Lebel a annoncé son intention de réformer les négociations des conventions collectives du secteur public. Mais comment croire à une consultation de bonne foi si son collègue Jean Boulet menace de priver les travailleuses et les travailleurs de leurs droits? Cette incohérence érode la confiance essentielle au succès de la réforme.

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) demande à Sonia Lebel et au premier ministre, François Legault, de rappeler à l’ordre le ministre du Travail. C’est une question de crédibilité. Réformer les négociations dans le secteur public est un grand chantier. Il nécessitera l’engagement de bonne foi de toutes les parties pour que cela se fasse dans un climat serein. Or, cela ne peut survenir sous la menace.

Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) appelle le gouvernement de la CAQ à revenir à l’essentiel : un dialogue ouvert, basé sur la transparence et la bonne foi.

Le gouvernement doit renoncer à toute idée de restreindre le droit de grève. Il doit plutôt réaffirmer son engagement envers des relations de travail équitables. La confiance ne se décrète pas; elle se construit.

Guillaume Bouvrette
Président du SPGQ