Journée mondiale d’action en faveur du droit de grève – Un outil essentiel au rééquilibrage des rapports de force

18 février 2024

Lettre ouverte

En cette Journée mondiale d’action en faveur du droit de grève, le 18 février, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) tient à rappeler l’importance de ce droit fondamental dans notre société démocratique. En tant que plus grand syndicat de professionnels du Québec, le SPGQ considère le droit de grève comme un outil indispensable pour la protection des droits des travailleurs et la promotion de la justice sociale.

Le droit de grève n’est pas seulement un élément essentiel des relations de travail, mais aussi une pierre angulaire de la démocratie québécoise. Il incarne le pouvoir des travailleurs de se rassembler et d’exprimer leurs préoccupations collectives de manière significative. C’est un moyen par lequel les travailleurs peuvent faire valoir leurs revendications et négocier de meilleures conditions de travail, des salaires équitables et des avantages sociaux dignes.

Dans le contexte actuel, où les inégalités économiques sont en augmentation et où les droits des travailleurs sont souvent remis en question, le droit de grève revêt une importance encore plus grande. Les travailleurs, qu’ils soient du secteur public ou privé, doivent pouvoir se mobiliser et faire entendre leur voix lorsque leurs intérêts sont menacés. C’est à travers la grève que les travailleurs peuvent exercer une pression collective sur les employeurs et les décideurs politiques pour obtenir des changements significatifs.

Cette importance a été récemment soulignée dans deux arrêts majeurs rendus en 2015 par la Cour suprême du Canada. Dans ces décisions historiques, la plus haute instance judiciaire du pays a reconnu que la grève constitue une activité collective protégée constitutionnellement. La Cour suprême a affirmé avec clarté que le droit de grève est un instrument essentiel et indispensable au service de la négociation collective, mettant ainsi l’accent sur son rôle crucial dans le rééquilibrage des rapports de force au cœur des relations de travail.

Ces décisions judiciaires marquantes ont renforcé la légitimité et la protection du droit de grève en tant que droit fondamental des travailleurs. Elles ont confirmé que la capacité des travailleurs à exercer une pression collective est une composante essentielle de la démocratie et de la justice sociale au Québec et au Canada.

Malheureusement, ces dernières années, nous avons assisté à une tendance à restreindre le droit de grève, que ce soit par le biais de législations restrictives ou par des pratiques antisyndicales de la part des employeurs. Ces tentatives visent à affaiblir la capacité des travailleurs à se défendre et à compromettre les acquis durement obtenus par les luttes syndicales passées.

Il est crucial de reconnaître que le droit de grève est protégé par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec, ainsi que par les conventions internationales auxquelles le Canada adhère. Il s’agit d’un droit fondamental qui ne devrait pas être restreint ni entravé de quelque manière que ce soit.

En cette Journée mondiale d’action en faveur du droit de grève, le SPGQ veut réaffirmer l’importance du droit de grève dans notre société. Il demande aussi aux gouvernements, aux employeurs et à la société dans son ensemble de reconnaître et de respecter ce droit fondamental des travailleurs.

Tout en nourrissant des pensées solidaires à leur endroit, le SPGQ souhaite que ses membres et tous les travailleurs du Québec demeurent unis et résolus à défendre activement leur droit de grève. En cette journée de mobilisation mondiale, unissons nos voix pour défendre ce droit fondamental et continuer à avancer vers un avenir plus juste et équitable pour tous les travailleurs du Québec.

Annie Morin
Première vice-présidente du SPGQ