2000 départs à la retraite: le gouvernement gère mal ses ressources

Québec, le 1er mai 2025 — Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) juge que le premier ministre François Legault néglige de bien gérer ses ressources humaines et financières en misant sur le non-remplacement de 2000 nouveaux retraités de l’État cette année.

« Demander aux gens de toujours faire plus avec moins, sans tenir compte de l’expertise des personnes qui partent de surcroît, est une solution simpliste, inefficace et carrément nuisible. Si le personnel a augmenté dans les dernières années, c’est en partie pour répondre aux besoins de la population qui augmente, mais aussi pour gérer la multiplication des programmes et des exigences mis en place par le gouvernement lui-même. Nos membres sont fiers de servir la population québécoise, mais il y a des limites à presser le citron. Plusieurs d’entre eux sont tout simplement au bout du rouleau », souligne Guillaume Bouvrette, président du SPGQ.

Le syndicat rappelle que le non-renouvellement des contrats occasionnels est maintenu également, ce qui donne aussi lieu à des situations particulièrement absurdes. « Le contrat d’une de nos membres du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs n’a pas été renouvelé, par exemple. Mais comme elle détenait une expertise très pointue que ses collègues n’avaient pas, son ex-employeur lui a offert un contrat comme consultante. Voilà ce qui arrive quand on fait n’importe quoi n’importe comment », déplore M. Bouvrette.

Le gouvernement maintient son gel d’embauche et mise sur des consultants beaucoup plus coûteux pour répondre aux besoins. « On a bien vu avec SAAQclic les dérives qui peuvent survenir quand la sous-traitance devient incontrôlable. Miser sur l’expertise interne serait une mesure beaucoup plus économique, mais elle ne permettrait pas au premier ministre d’adopter un discours populiste en se vantant de couper des fonctionnaires », ironise M. Bouvrette.

En attendant, les exemples de réduction de services se multiplient. « Dans les cégeps, des jeunes auront difficilement accès aux services de psychologues et de conseillers en orientation, par exemple, parce qu’on coupe les heures supplémentaires. À la CNESST, certaines inspections ne se font plus parce que des entreprises sont tout simplement trop loin et qu’on a réduit les dépenses de déplacement. Le gouvernement a même gelé les embauches d’agents de probation responsables du suivi de détenus en liberté conditionnelle, mettant ainsi à risque la population. Quand le gouvernement dit que les services ne sont pas affectés, c’est un mensonge éhonté », dénonce M. Bouvrette.

À propos du SPGQ

Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec. Créé en 1968, il représente plus de 35 000 spécialistes, dont environ 26 000 dans la fonction publique, 6 000 à Revenu Québec et 3 000 répartis dans les secteurs de la santé, de l’enseignement supérieur et au sein de diverses sociétés d’État.