Travailler de 8 h à 16 h, cinq jours par semaine? Non merci!

Article publié dans le magazine L’Expertise – Décembre 2020

Par Chantal Maltais,
Conseillère à l’accueil et l’information – Fonction publique

 

Les vacances estivales participent souvent à la prise de conscience de l’importance d’avoir du temps pour soi et des bienfaits d’un rythme de vie ralenti. Alors que les penseurs du début du XXe siècle imaginaient une fin de siècle plongée dans les loisirs et où le temps de travail serait réduit au minimum, les Canadiens continuent à additionner les heures travaillées cinq jours par semaine. Et si un autre choix était possible?

L’horaire traditionnel de travail de cinq jours par semaine, figé dans le temps, n’est plus la seule option pour les personnes professionnelles de la fonction publique. Vous trouverez dans ces lignes un petit guide afin de changer votre quotidien sur une courte ou longue période. Bonne lecture!

 

Aménagement du temps de travail

Qu’elles sont aimées et attendues, ces longues fins de semaine de trois jours qui agrémentent notre calendrier année après année! Cette petite journée de plus; ces 24 heures qui peuvent tellement faire la différence dans notre qualité de vie; cette journée supplémentaire qui permet de souffler un peu ou de se consacrer entièrement à une passion personnelle…

Et si ces fins de semaine de trois jours devenaient votre nouvelle semaine normale? La Lettre d’entente numéro trois de votre convention collective vous permet de demander un tel horaire. L’employeur y gagne en diminuant ainsi sa masse salariale et l’employé obtient un horaire réduit. Il suffit d’en faire la demande. Les critères d’admissibilité sont minimes : être un employé à temps plein, ne pas être en invalidité et ne pas participer à un congé sans traitement à traitement différé.

Plusieurs hésitent en réfléchissant à la perte financière, mais il est sage de prendre le temps d’effectuer ses calculs. En plus du temps gagné, les frais d’essence, de nettoyeur et de restaurants seront moindres. La réflexion est nécessaire, surtout si on sait que cette entente est réversible si on respecte certains délais. Ainsi, si, pour une raison particulière, vous décidez de revenir à votre horaire initial de cinq jours de travail par semaine, il vous sera possible de le faire.

 

Horaire variable

Le 8 h à 16 h n’est pas pour vous? Vous préférez plus de flexibilité? Un régime d’horaire variable serait peut-être une avenue intéressante à explorer. Vous pourriez ainsi personnaliser votre horaire de travail et faciliter la conciliation de votre vie professionnelle et de votre vie personnelle. Le principe est simple : l’employeur établit des plages horaires fixes où la présence au travail est obligatoire, alors que l’heure d’arrivée, l’heure de départ et la période du dîner demeurent à la discrétion de l’employé.

Par exemple, l’entente d’horaire variable pourrait prévoir le début de la journée de travail entre 7 h 30 et 9 h 30 et la fin entre 15 h 30 et 18 h. Nous avons tous connu ces matins où la congestion automobile est telle qu’il nous sera impossible d’arriver à l’heure. Le principe de l’horaire variable enlève ce stress. Ce cours de yoga auquel on aimerait s’inscrire, mais qui nous ferait arriver trop tard au bureau est désormais possible. Et que dire de tous ces matins où une petite demi-heure de plus dans les bras de Morphée nous ferait tellement de bien… Possible aussi! Les personnes professionnelles profitant de l’horaire variable l’apprécient énormément.

 

Congé sans solde

Vous avez un projet personnel? Partir votre entreprise, retourner aux études, essayer un emploi dans le privé, faire enfin ce long voyage dont vous rêvez depuis longtemps en Europe? Le congé sans traitement – avec ou sans traitement différé – est peut-être pour vous. Votre convention collective (section 4-7.00) prévoit plusieurs situations où vous avez la possibilité de demander un congé d’une durée variant de quelques mois à deux années complètes. Vous maintenez ainsi votre lien d’emploi, tout en ayant l’occasion de concrétiser un projet individuel.

Bon à savoir : tous ces congés relèvent du droit de gestion de l’employeur, à l’exception de celui prévu à l’article 4-7.06. Ce dernier prévoit que, pour chaque tranche de 7 années d’ancienneté, l’employé a droit à un congé sans traitement d’une durée maximale de 12 mois. Ainsi, à moins d’une raison extraordinaire, il ne peut vous être refusé.

Nous sommes probablement encore à des années-lumière de la société de loisirs imaginée il y a plus d’un siècle. En attendant, des options existent afin de réussir plus adéquatement la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle. N’hésitez pas à vous informer ou à communiquer avec nous pour discuter des différentes possibilités!