Bilan des comités – L’attraction, la rétention et l’expertise

Article publié dans le magazine L’Expertise – Juin 2022
Par Philippe Daneau, conseiller à la recherche et à la vigie


Des lettres d’entente de plusieurs conventions collectives de nos membres visaient la constitution d’un comité de travail bipartite (patronal et syndical). Le mandat de ces comités visait à brosser un portrait de la situation en matière d’attraction et de rétention des emplois des professionnelles et professionnels de l’État, et à analyser les moyens de préserver et de développer leur expertise générale et spécifique.

Depuis janvier 2020, neuf rapports de recherche ont été produits sur le sujet et ont été diffusés sur notre site Web. Parmi les unités d’accréditation ayant produit un rapport figurent :

  • le Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec ;
  • la fonction publique ;
  • l’Institut national d’excellence en santé
    et en services sociaux ;
  • Revenu Québec ;
  • le Musée d’art contemporain de Montréal ;
  • le Musée de la civilisation ;
  • le Musée national des beaux-arts du Québec.

De nombreux constats ressortent des différents rapports et peuvent être similaires, mais aussi différents selon l’unité d’accréditation. Parmi les constats souvent communs, notons :

  • Une rareté de main-d’œuvre se fera sentir pour plusieurs professions au cours des prochaines années. Les perspectives d’emploi seront favorables, notamment pour des professions de type professionnel des domaines :
    • de l’informatique ;
    • de l’agronomie ;
    • de l’arpentage ;
    • de la comptabilité ;
    • de l’architecture ;
    • des statistiques.
  • L’attraction et la rétention de talents au sein de l’administration gouvernementale québécoise pourraient s’avérer difficiles, notamment pour les professions qui présentent des perspectives favorables, d’autant plus que la rémunération des professionnelles et professionnels de l’État accuse souvent un retard par rapport à celle d’autres secteurs d’emploi (privé, municipalité, gouvernement fédéral, notamment).

Les recommandations visant l’attraction, la rétention et le développement ou la préservation de l’expertise sont variées. En voici quelques-unes issues des différents rapports :

  • améliorer la planification à court, moyen et long terme en vue de réduire la charge de
    travail du personnel ;
  • établir des règles visant à faciliter l’accès
    au télétravail à la suite de la pandémie ;
  • favoriser le développement d’activités de
    perfectionnement et leur accès ;
  • mettre en place des plans d’intégration pour
    les nouvelles personnes employées ;
  • permettre au personnel professionnel d’être plus impliqué dans le processus de prise de décisions ;
  • rehausser la publicité des avantages de travailler
    pour l’organisation.

À la suite des travaux des comités, une augmentation de 2 % a été versée au dernier échelon de l’échelle salariale des postes professionnels. À noter que Revenu Québec a versé une augmentation de 1,8 % à tous les échelons de ces derniers. Le SPGQ estime qu’il s’agit d’augmentations minimales à prévoir, considérant que la rémunération constitue un facteur important d’attraction de talents et du maintien de l’expertise, et que les salaires offerts dans plusieurs secteurs sont souvent supérieurs à ceux offerts dans l’administration gouvernementale.

Les constats issus des différents rapports sur l’attraction, la rétention et le développement de l’expertise seront utiles au SPGQ, notamment pour les périodes de négociation à venir.