S’engager pour la négociation

Compte rendu du Congrès 2022

Article publié dans le magazine L’Expertise – Juin 2022
Par Anouk Frenette-Tremblay, conseillère aux relations du travail et à la négociation


La préparation

Comment se préparer à l’approche d’une négociation ? Pour Mes Bouchard et Deshaies, un incontournable demeure : il faut connaître le contexte, la convention collective qu’on va négocier ainsi que les conflits d’interprétation qu’elle suscite.

Tôt dans la préparation, les membres du comité de négociation doivent identifier leur porte-parole ainsi que les rôles et responsabilités. Banale en apparence, une prise de notes détaillée et rigoureuse est essentielle au bon déroulement des séances de négociation.

Afin de mieux personnaliser les interventions à la table, savoir à qui l’on s’adresse et demeurer attentif aux forces et aux faiblesses de nos interlocuteurs s’avèrent fort utile.

Durant le processus

Du calme, de la gentillesse et des notes claires

La relation d’emploi n’est pas une relation d’affaires normale : les parties sont condamnées à vivre ensemble et à s’entendre. En ce sens, les panélistes ont abordé l’importance de développer une relation positive avec leurs vis-à-vis afin de faciliter l’avancement de la négociation. L’exercice peut s’avérer d’autant plus difficile puisque les employeurs sont de plus en plus en demande, alors que c’est traditionnellement le syndicat qui adoptait cette posture.

Me Bouchard recommande d’adopter une posture ouverte, de se montrer souriant, sensible, respectueux et gentil envers la partie adverse. Me Deshaies partage cet avis en rappelant qu’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre.

Le mot d’ordre de nos panélistes : négociateurs, gardez votre calme ! Retirez-vous si vous sentez monter la frustration et posez des questions de clarification si la position de l’autre partie vous échappe.

Les secteurs privés et publics

Sans surprise, nos deux panélistes reconnaissent que le processus de négociation collective est plus long et lourd dans le secteur public. À juste titre, Me Bouchard souligne qu’en l’absence de l’interlocuteur valable à la table – c’est-à-dire la personne décisionnelle –, il est primordial de nous assurer de la compréhension de nos vis-à-vis afin de leur permettre d’aller chercher un mandat satisfaisant.

De son côté, Me Bouchard rappelle à la délégation que la négociation collective dans le secteur public n’est pas forcément assimilable à David contre Goliath : les professionnelles et professionnels de l’État ont un rapport de force s’ils se mobilisent pour exiger de meilleures conditions de travail.

Les nouvelles technologies

Interrogés par la délégation, les panélistes ont souligné que la négociation collective par visioconférence peut comporter certains avantages. En effet, elle permet de ne pas être physiquement sur le terrain de l’employeur, mais aussi de mieux déceler le non-verbal, l’écran rendant plus visibles les expressions.

Savoir s’adapter

De ces échanges, il ressort qu’un négociateur doit savoir s’adapter au contexte de la négociation, à ses vis-à-vis, mais également aux gens de son équipe. Tandis qu’un négociateur patronal amène son mandat à cheminer pour trouver des voies de passage, le négociateur syndical cherche à inciter l’autre à l’écouter, mais surtout à comprendre ses revendications et à y adhérer. 

Vidéo de l’atelier

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