J’ai été à peine étonné en prenant connaissance du rapport sur la rémunération des salariés de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) diffusé le 30 novembre. Les disparités salariales frappantes entre le personnel professionnel de l’État québécois et celui d’autres organisations publiques comme le gouvernement fédéral, les universités, les municipalités et les entreprises publiques sautent aux yeux.
Selon le rapport de l’ISQ, les professionnels de l’État gagnent un salaire inférieur de 15,3 % par rapport à leurs homologues d’autres organisations publiques. La différence salariale est de 13,7 % lorsqu’on la compare au secteur privé. Cette situation est indigne et injuste, car le personnel professionnel de la fonction publique a droit à une rémunération équitable pour son dévouement et ses compétences.
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a présenté une offre salariale de 10,3 % sur 5 ans. Cependant, cette proposition s’avère nettement insuffisante pour permettre un rattrapage salarial significatif pour le personnel professionnel. Cette offre ne répond pas adéquatement aux écarts de rémunération constatés dans le rapport de l’ISQ.
Cette situation frôle l’absurdité, car malgré les compétences et l’engagement du personnel professionnel de l’État, la proposition de la présidente du Conseil du trésor ne permettra pas d’atteindre une parité salariale avec d’autres secteurs comparables. Le personnel professionnel ne devrait pas être traité comme une catégorie d’employés de seconde classe; il devrait obtenir une reconnaissance équitable pour sa contribution à la société.
Par ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’une question de salaire de base, mais également d’une disparité importante en matière de rémunération globale. Nous pouvons aussi contester le mythe persistant selon lequel les avantages sociaux compenseraient le faible salaire des professionnels de l’État. Il est crucial de reconnaître que même en prenant en compte l’ensemble des avantages sociaux, le retard de rémunération globale demeure significatif.
Les professionnels de l’État doivent obtenir une rémunération complète qui reflète la valeur de leur travail et de leur expertise. Ignorer cette réalité risque de compromettre la qualité des services publics et de décourager l’engagement des professionnels, mettant ainsi en péril la stabilité et l’efficacité du secteur public. Une évaluation sérieuse de la rémunération totale, incluant les avantages sociaux, serait plus que nécessaire afin de remédier à cette situation inéquitable et de reconnaître pleinement la contribution des professionnels de l’État.
Madame LeBel doit mettre en place une rémunération équitable pour garantir la motivation et la productivité des employés de la fonction publique. Des salaires compétitifs sont essentiels pour attirer et retenir les talents dans le secteur public, ce qui est crucial pour assurer la prestation efficace des services à la population.
Je tiens donc à exprimer mon agacement face à la proposition de la présidente du Conseil du trésor, à l’écart de rémunération persistant et aussi devant l’absence de mesures significatives pour corriger cette injustice. J’appelle à une reconsidération de l’offre salariale afin de garantir une rémunération équitable et la reconnaissance méritée du personnel professionnel de la fonction publique.
Guillaume Bouvrette
Président du SPGQ