Dix questions sur la mobilisation

La mobilisation peut susciter bien des questions. Voici les réponses aux questions que nous recevons le plus souvent.

Que faire s’il n’y a aucune délégation syndicale dans mon milieu de travail pour représenter et mobiliser les troupes?

Communiquez avec vos représentants de section pour qu’ils organisent une assemblée d’unité afin de procéder à une élection de la délégation syndicale dans votre milieu. C’est l’occasion idéale pour soumettre votre candidature. Assurez-vous qu’un nombre élevé de membres seront présents à l’assemblée. Prévoir un lunch si la réunion est en présentiel, des sujets intéressants à l’ordre du jour (ex. l’état de situation à la table de négociation ou des modifications récentes dans le régime d’horaire variable) et la présence de membres du comité de négociation ou du comité exécutif peut aider à susciter l’intérêt parmi les membres. En l’absence d’aide de représentants syndicaux de votre section, vous pouvez communiquer avec un conseiller syndical du SPGQ.

Certains membres sont défaitistes. Comment les mobiliser?

Vous, comme personne déléguée, êtes-vous mobilisée ? C’est la première question à vous poser. C’est indispensable pour mobiliser les membres. Ensuite, vous pouvez mettre en place différentes bonnes pratiques comme informer les membres et les écouter, organiser une activité sociale, forger l’esprit d’équipe, etc. L’important c’est de maintenir un canal de communication. C’est en échangeant, en discutant des enjeux de façon commune et ouverte que l’on favorise la mobilisation.

En assemblée, un membre démobilise le groupe. Que faire?

Si une personne navigue clairement à contre-courant de la volonté syndicale et du groupe, il faut intervenir lors des réunions syndicales ou à d’autres moments opportuns. Voici quelques stratégies.

  • Tentez de faire comprendre à cette personne que ses propos nuisent à la mobilisation syndicale. Invitez-la à demeurer positive et constructive. Demandez-lui d’apporter des suggestions mobilisatrices pour l’ensemble du groupe.
  • Laissez le groupe rappeler à l’ordre correctement le membre en question. Heureusement, cette situation se produit assez rarement.
  • Interrompez la personne et demandez au groupe s’il est opportun de l’entendre si la situation est répétitive. Un vote à main levée est possible, au besoin. Faites respecter la démocratie syndicale, tenez compte de l’avis de la majorité des membres présents, car si vous n’intervenez pas,

C’est tout le groupe que vous allez démobiliser par votre manque de leadership.

  • Demandez à la personne de quitter la salle si elle s’entête. Si elle n’obtempère toujours pas, invitez le groupe à faire silence et à attendre. Habituellement, la personne finit par quitter la salle d’elle-même.

Que faire avec les membres qui ne croient plus au SPGQ en raison d’expériences passées?

Le Syndicat fait des efforts constants pour améliorer ses pratiques. Par ailleurs, le Syndicat est un regroupement de membres ayant des points en commun. Le SPGQ évolue constamment et les décisions politiques prises par votre Syndicat proviennent des convictions et des expériences des membres du comité exécutif et de multiples instances syndicales. Invitez-les à rencontrer des délégués, des représentants et des membres du comité exécutif pour exprimer leurs opinions, leurs attentes et les raisons pour lesquelles ils font moins confiance au SGPQ. Si ce n’est pas possible, ils peuvent leur écrire. La solution réside dans la communication et l’échange d’idées.

En quoi ma mobilisation personnelle peut-elle réellement influencer le dénouement de la négociation?

L’apport de chacun des membres demeure déterminant, surtout lors des périodes de négociation. Le nombre de membres présents à une action syndicale est crucial. C’est généralement la première question que posent les journalistes et la réponse intéresse aussi grandement l’employeur. C’est un indicateur très important de la mobilisation syndicale. Cela donne du poids aux revendications. Des membres mobilisés permettent à tout le groupe d’avancer vers un but commun et d’aller au-delà des objectifs fixés.

Avons-nous un réel rapport de force en négociation avec le Secrétariat du Conseil du trésor?

Le Syndicat a un réel rapport de force si les membres croient que leur mobilisation, dans les moments importants, changera positivement le cours des choses. De plus, la négociation autonome permet tout de même de s’allier stratégiquement à des collègues d’autres syndicats pour avoir encore plus de poids si l’occasion s’y prête. D’ailleurs, la délégation du SPGQ a indiqué vouloir travailler en ce sens lors du congrès d’avril 2022.

Le résultat final est déjà connu. À quoi bon se mobiliser?

Le résultat final n’est jamais connu à l’avance même si certains prétendent le contraire. Par exemple, une manifestation du front commun a réuni 75 000 personnes à Montréal en mars 2010. Par la suite, le gouvernement a retiré les irritants des dépôts patronaux, soit ses demandes de reculs importants.

En mars 2018, une manifestation importante du SPGQ sous le thème « les comités bidon, c’est non! », à Québec, a aussi contribué à conclure rapidement une entente de principe plus avantageuse avec l’employeur dans la fonction publique après des négociations d’une durée de trois ans.

En 2022, les membres de Loto-Québec ont tenu plusieurs journées de grève et des manifestations importantes. Les problèmes informatiques d’une grande ampleur et la mobilisation des membres ont forcé l’employeur à modifier substantiellement son offre. L’entente de principe approuvée par 96 % des membres a produit des gains importants.

Où puis-je apprendre à favoriser la mobilisation dans mon milieu de travail?

En plus de ce guide, le SPGQ offre à la délégation syndicale une formation sur la mobilisation en temps de négociation. Vous trouverez les détails pour vous y inscrire sur le site du SPGQ. Vous en apprendrez davantage sur les concepts de mobilisation et les bonnes pratiques en la matière.

À quoi servent les « petits » moyens de pression?

Les activités ou les actions de début de négociation (ex. : prendre ses pauses, port d’autocollants, décoration de bureau, etc.) sont avant tout des occasions de faire preuve de solidarité entre collègues de travail. Cela permet aussi de démontrer à l’employeur que les membres sont mobilisés. Le message envoyé à l’employeur et sa réponse dépendront souvent du nombre de participants. Les gestionnaires et le personnel politique du gouvernement s’intéressent de près à la mobilisation sur le terrain. Pour la personne déléguée, la participation des membres à une action syndicale est un bon indicateur de leur mobilisation. Vous pourrez corriger le tir au besoin, avant que la situation devienne plus déterminante.

Comment le syndicat peut-il favoriser la mobilisation?

Le Syndicat et ses instances peuvent mettre en place différents moyens pour favoriser la mobilisation des membres et de la délégation. Voici quelques exemples.

Pauses pour la cause

  • Chaque professionnelle et professionnel a droit à une pause de 15 minutes en matinée et à une autre en après-midi.
  • Pour une pause collective, la tolérance à l’utilisation des outils électroniques de l’employeur varie d’une organisation à l’autre.
  • L’important est de faire des pauses sur une base régulière (ex. : une pause collective chaque mardi à 10 h) afin qu’elles deviennent une habitude pour les membres.
  • Le réseau de mobilisation peut également organiser des pauses en personne, idéalement avec des collations sur place.

Fonds d’écran

La jurisprudence sur l’utilisation des outils de l’employeur est toujours en évolution. Évidemment, le personnel d’une organisation ne peut pas utiliser les outils de l’employeur pour le diffamer. Toutefois, la liberté d’expression est reconnue par les chartes québécoises et canadiennes des droits et libertés, Elle a été reconnue par les tribunaux à plusieurs reprises dans des contextes syndicaux. Par exemple, la Cour d’appel a reconnu que les membres de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ) pouvaient légitimement utiliser une signature électronique dans leur courriel professionnel, d’une façon balisée, pour informer les tiers et les convaincre d’appuyer leur cause.

Le même principe devrait s’appliquer aux fonds d’écran Teams. Vous ne pouvez pas inscrire n’importe quoi sur un fond d’écran au travail, mais c’est possible d’y diffuser des informations factuelles favorables à la cause syndicale. À la demande d’un comité de négociation ou d’une autre instance syndicale, le SPGQ peut mettre à la disposition des membres un ou plusieurs fonds d’écran.

L’important est de s’assurer d’une masse critique de participation dès le début de la mise en place des fonds d’écran. Avec une bonne participation aux pauses virtuelles, il est possible de démontrer à l’ensemble des membres la mise en place des fonds d’écran d’une façon concrète. Quand tout le monde déploie son fond d’écran, personne ne se sentira visé par son gestionnaire, car l’employeur reçoit le message de l’ensemble du personnel professionnel.

Pétition en ligne

L’employeur a souvent tendance à donner l’impression que tout va bien, même en présence de problèmes majeurs dans le milieu de travail. Pour un employé, il peut être malaisé de se plaindre individuellement. Une alternative efficace est de mandater une personne déléguée pour transmettre le message.

Une autre option consiste à créer une pétition en ligne pour permettre au personnel professionnel d’exprimer collectivement son mécontentement. À la demande d’un comité de négociation ou d’une autre instance syndicale, le SPGQ peut mettre en ligne une pétition. Cette démarche rend plus difficile pour l’employeur de nier la réalité et facilite la tâche des délégués pour encourager les membres à entreprendre des actions concertées pour manifester leur mécontentement, y compris par des moyens plus conséquents.